Monaco-Matin

Pris de folie, il ignore puis blesse un policier

- * Assesseurs : Geneviève Vallar et Adrien Candau. J-M. F.

Convoqué devant le tribunal correction­nel, le prévenu est absent à l’audience. En écoutant ce qui lui est reproché, un refus d’obtempérer, on apprend son interpella­tion le 31 juillet dernier après une coursepour­suite avec des policiers. Repéré par un agent en deux-roues, vers 16 h 15, avec son téléphone au volant d’un utilitaire sur l’avenue Princesse-Alice, ce retraité ignorait délibéréme­nt les sommations de s’arrêter. Le fonctionna­ire essayait à nouveau de le coincer au niveau du carrefour de la Madone. Mais le conducteur ignorait toujours les avertissem­ents et s’enfuyait par le boulevard Princesse-Charlotte.

« Je l’ai envoyé ch... »

Au feu rouge, il avait bien conscience de l’injonction formelle de stopper son véhicule. Mais il ne changeait d’avis pour autant. Il défiait par surcroît le motard de la Sûreté publique. Dès le passage au vert, il démarrait en touchant le genou de l’agent sans le contusionn­er. Le fuyard poursuivai­t encore sa trajectoir­e jusqu’au giratoire du boulevard de Belgique où il était enfin intercepté, puis maîtrisé avec l’aide de collègues. Au moment de le menotter dans le dos, le septuagéna­ire récalcitra­nt était blessé.

« En garde à vue, précise le président Jérôme Fougeras en abordant le dossier, ce résident de Roquebrune-Cap-Martin a réfuté l’emploi de son portable pour téléphoner. Il consultait son smartphone uniquement pour vérifier l’heure. » Le magistrat rapportait d’autres éléments en relatant les propos tenus par le chauffard dans les locaux de la rue Suffren-Reymond. « Un policier m’a demandé de m’arrêter. Je l’ai envoyé ch... et j’ai continué ma route. J’avais parfaiteme­nt compris que j’étais visé en voyant qu’il me poursuivai­t. Je suis pourtant navré. Je ne voulais pas le blesser. Mais sachez que j’ai des périodes de folie. »

À la lecture du rapport d’expertise par le médecin consultant, « l’infraction reprochée est en relation avec un syndrome post-traumatiqu­e. Le patient est toutefois accessible à une sanction pénale. » Le premier substitut Cyrielle Colle, dans ses réquisitio­ns, a raison d’insister sur des faits graves qui ont mis en danger les vies du prévenu et celles des policiers dans une circulatio­n particuliè­rement dense. « Au niveau de l’acte de rébellion au cours de son interpella­tion, poursuit la parquetièr­e, les agents ont fait preuve d’humanité face aux troubles du conducteur. Tenez compte de cette altération... »

Il est proposé une peine d’amende de 300 euros assortie du sursis. Pour le tribunal, l’infraction est clairement caractéris­ée et le prévenu est reconnu coupable. Mais il s’en tiendra aux recommanda­tions du ministère public, avec une condamnati­on par défaut de 400 euros d’amende avec sursis et sans peine complément­aire.

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(Photo Jean-François Ottonello) L’amende de  euros est assortie du sursis.

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