Gendarmerie : « Une forme de relâchement »
« Nous avons ressenti de plusieurs manières une forme de relâchement qui n’est pas généralisé, heureusement. Mais il pose problème », commente le colonel HenriLouis Deiber, commandant en second du groupement de gendarmerie des AlpesMaritimes.
« Les gens sont moins patients »
Premier constat : le déconfinement va souvent de pair avec le cocktail alcool et stupéfiants. Autre nouveauté : l’automobiliste Azuréen déconfiné est encore moins patient qu’avant. «Ilyaune forme d’agressivité qui va de pair avec des comportements débridés. Les gens sont clairement moins patients. » Selon la gendarmerie, la vitesse a également nettement augmenté sur les routes et sur l’autoroute. Les militaires multiplient donc les contrôles et ont procédé à 40 % de rétentions de permis supplémentaires, comme ce fut le cas à Cap-d’Ail la semaine dernière. Un conducteur a été intercepté alors qu’il roulait à 139 km/h au lieu des 50 km/h autorisés.
« Nous assistons à une hausse du nombre d’accidents corporels. Le trafic s’est densifié, occasionnant des temps de trajet plus longs et générant donc de l’énervement chez ceux qui n’ont pas pris en compte ce facteur dans leur temps de parcours. » Les deux roues, qui représentent 70 % des accidents corporels, sont évidemment les plus fragiles dans cette circulation intense.
Mer et montagne sous surveillance
Deux autres secteurs sont sous surveillance de la gendarmerie. À commencer par le nautisme, où, comme le Cross Med le constate (lire ci-dessus), les infractions et comportements à risques explosent. La brigade nautique de gendarmerie d’Antibes est confrontée aux multiples infractions dans le secteur des îles de Lérins.
Dont des vitesses excessives dans la bande des 300 mètres (limitée à 5 noeuds), qui mettent en danger nageurs et plongeurs.
Syndrome du touriste en claquettes sur la mer de glace
Enfin, la montagne préoccupe beaucoup. « C’est le syndrome du touriste en claquettes sur la mer de glace, commente le colonel Deiber. Nous avons ici des sommets de plus de 3 000 mètres, et de la neige à 2 500 mètres. Trop de gens s’engagent sans avoir ni la condition physique, ni le matériel. »
Récemment, dans la Gordolasque, un groupe de cinq jeunes a dû être sauvé par le PGHM. Ils s’étaient engagés en jogging et baskets et s’étaient retrouvés pris dans un orage de grêle. « J’alerte aussi sur les conséquences de la tempête Alex, car nombre de sentiers de randonnée ont disparu et il faut prendre le renseignement
En montagne aussi, la gendarmerie doit se déployer pour tenter de limiter les conséquences des imprudences.
auprès du bureau des guides, des mairies, des offices du tourisme ou du PGHM avant de partir. »
Face à cette situation globale, la gendarmerie a préféré anticiper avant l’arrivée des touristes. Plus de 200 opérations de contrôles sont d’ores et déjà prévues cet été, jour et nuit.