Monaco-Matin

Grasse : un policier municipal frappé par un parent d’élève

Les faits se sont déroulés le 18 mai dernier, devant l’école primaire Saint-Jacques. Hier, l’homme a été condamné à six mois de prison par le tribunal de Grasse.

- JEAN STIERLÉ

lorsqu’on m’insulte et me menace, j’attaque férocement » : c’est ce qu’avait déclaré M., 38 ans, un habitant de Vallauris, lors d’une première audience en comparutio­n immédiate le 20 mai dernier devant les juges du tribunal judiciaire de Grasse. D’un ton ferme et déterminé.

Malgré une attitude particuliè­rement agressive, la juridictio­n l’avait laissé en liberté sous contrôle judiciaire, le prévenu ayant demandé un délai pour préparer sa défense. Au grand « étonnement » de Me Luc Girard, avocat de la partie civile, qui a rappelé, hier, lors de l’audience de renvoi, que les faits reprochés au prévenu « sont particuliè­rement détestable­s et que pour l’agresseur, la loi c’était celle duplusfort!»

Il a rapporté aussi une autre déclaratio­n affligeant­e que M. avait commise à la barre : « Dans ce cas-là, je ne connais qu’un moyen de communicat­ion, la violence ! » Ce parent d’élève véhément, poursuivi pour violence aggravée et outrage à une personne dépositair­e de l’autorité publique, n’avait rien perdu de sa verve et de son ton acerbe en répondant à nouveau aux questions du président Christian Legay.

« Humilié devant mon fils »

Le 18 mai dernier, à la suite d’une altercatio­n avec un policier municipal qui assurait la sécurité et le bon déroulemen­t des entrées et sorties des élèves et de leurs parents, devant l’école primaire Saint-Jacques, il l’avait frappé à coups de poing pour un motif futile. Entre deux insultes, il reprochait à l’agent « un favoritism­e », passe-droit permettant à un adulte handicapé de se garer à proximité de l’établissem­ent et demandant pour se faire le déplacemen­t d’un scooter. Appelant ses collègues à l’aide, la victime s’en tirait avec 3 jours d’ITT après avoir été projetée au sol.

M. était appréhendé et justifiait son attitude par le sentiment « d’avoir été humilié » devant son fils, avec lequel il assure avoir une relation « fusionnell­e ».

Malgré de tardives excuses, il est rappelé à l’ordre par le président qui lui demande « d’arrêter son numéro », son attitude équivalant «àse tirer une balle dans le pied ! » Avec quatre mentions à son casier judiciaire, notamment pour des faits similaires, le procureur a indiqué qu’on ne pouvait « admettre une telle violence et de tels outrages », requérant six mois de prison avec mandat de dépôt.

« Une altercatio­n qui a pris de l’ampleur »

Aux intérêts de M., Me Clément Vincent a mentionné que son client « a reconnu les faits et observe qu’il s’agit d’une altercatio­n entre deux individus qui a pris de l’ampleur. Il s’agit d’un père de famille, bien inséré dans la société ».

Le tribunal l’a condamné à six mois de prison, peine aménageabl­e. Il devra indemniser sa victime.

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(Photo Frantz Bouton) Le tribunal l’a condamné à six mois de prison.

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