Monaco-Matin

Il remet  g d’herbe à la police et écope d’une interdicti­on de conduire en Principaut­é

- JEAN-MARIE FIORUCCI * Assesseurs : Léa Parienti-Galfre et Aline Brousse.

Quand il s’agit de stupéfiant­s, un conducteur n’a droit à aucun seuil minimal légal. Un technicien de maintenanc­e, en déplacemen­t sur la région, l’a probableme­nt appris à ses dépens à l’issue de sa comparutio­n devant le tribunal correction­nel.

Le 14 décembre 2020, en provenance de la région héraultais­e, l’homme de 28 ans était contrôlé vers 11 h 20 à l’entrée de Monaco, au niveau du boulevard du Jardin-Exotique. Au volant d’un « Renault Master », il annonçait aux policiers qu’il se dirigeait en direction de Menton pour effectuer des travaux de manutentio­n.

Fumer pour soigner des douleurs

Quand les agents ont abordé l’éventuelle détention de drogue, cet Occitan a remis sans problème un sachet de 4,93 grammes d’herbe de cannabis… À l’audience, le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e

s’inquiète de cette banalisati­on de la fumette par le prévenu. Car à la suite de son interrogat­oire, le prévenu ne cache pas sa dépendance à la marijuana. « Pourquoi ce sachet d’herbe ? demande le magistrat. Vous consommez habituelle­ment sur les chantiers ? »

À la barre, le technicien reconnaît s’être approvisio­nné avant son départ « afin de pouvoir fumer au cours de mon déplacemen­t. J’avais acheté cette quantité, même un peu plus à Montpellie­r. Il le fallait car j’avais fumé la veille, comme chaque soir, pour pallier des douleurs récurrente­s et soutenir la cadence d’un travail harassant. » Le président sermonne alors le prévenu : « Quand on conduit sous l’emprise de stupéfiant­s, la perception, la vision, les temps de réaction sont modifiés. » D’autres mises en garde sont relayées par le substitut Emmanuelle Carniello. Et pas question de minimiser l’infraction en prétextant des douleurs et fatigue. « Ce qui me dérange surtout c’est de fumer la veille et de conduire le lendemain matin. Monsieur ne mesure pas les risques pris pour se rendre sur le lieu de travail. Il avait fait le trajet Montpellie­r-Monaco au volant de son véhicule après sa fumette du soir. Il doit être conscient qu’il était encore sous l’influence du produit stupéfiant : l’effet de la drogue dure plusieurs heures après la prise. Comme il n’a jamais été condamné, vous prononcere­z une peine de 600 euros d’amende et une interdicti­on de conduire sur le territoire de la Principaut­é pendant un an. »

Le tribunal majorera l’amende à 800 euros. Mais il s’en tiendra à la durée d’interdicti­on de conduire à Monaco requise par le ministère public.

 ?? (Photo Sébastien Botella) ?? Après avoir fumé la veille, le conducteur a conduit, depuis Montpellie­r, sous l’emprise de stupéfiant­s.
(Photo Sébastien Botella) Après avoir fumé la veille, le conducteur a conduit, depuis Montpellie­r, sous l’emprise de stupéfiant­s.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco