Tirs en rafale à Nice et interpellations en cascade
La course-poursuite d’un homme par un commando armé et masqué le 20 juillet 2020 boulevard Montel avait provoqué un émoi national. La PJ a arrêté vingt suspects.
Des assaillants masqués, vêtus de noir et lourdement armés, en train de poursuivre à toutes jambes un individu devant des témoins effrayés dans le quartier des Moulins à Nice. Des tirs en rafale en pleine rue, à 9 h 30 du matin, devant un supermarché très fréquenté du boulevard Paul-Montel. Des impacts de balles de gros calibre dans des voitures, des vitrines...
Cette scène de guerre effrayante, qualifiée de tentative de meurtre par la justice, avait fait réagir au plus haut sommet de l’État le 20 juillet 2020. Le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin étaient venus en urgence à Nice annoncer des renforts de policiers. Depuis cette affaire spectaculaire de narco-banditisme aux accents marseillais, la brigade criminelle de la police judiciaire de Nice a patiemment tiré le fil. Lundi, une opération a mobilisé à Nice (mais aussi à Nantes et en région parisienne) plus de cent policiers avec l’appui du Raid et de la BRI. Vingt suspects ont été interpellés et sont actuellement présentés à une juge d’instruction de la JIRS de Marseille (Juridiction interrégionale spécialisée). Quatre d’entre eux ont d’ores et déjà été écroués pour tentative de meurtre en bande organisée et infractions sur la législation sur les armes. Quatre supplémentaires l’ont été hier. Quatre encore, déjà en prison pour d’autres raisons, seront mis en examen la semaine prochaine. Le suspect en fuite à Nantes, placé en détention, sera transféré au plus vite à Marseille.
La victime visée pour la seconde fois
« Dès la fin juillet, nous avions découvert le stock d’armes du commando et un appartement squatté qui a servi de base logistique. Deux personnes avaient déjà été écrouées », confie un commissaire de la PJ. Une dizaine d’armes avait
La rivalité entre deux clans pour le contrôle du juteux marché de la drogue dans le quartier des Moulins avait provoqué cette attaque commando le juillet .
alors été saisie. Les recherches d’ADN et les connexions téléphoniques ont permis de mettre des noms sur les membres présumés de l’expédition punitive. Tous sont déjà connus de la justice et sont âgés de 18 à 40 ans.
La victime a également pu être retrouvée. Elle a le tort d’appartenir à un clan concurrent et a déjà subi une première intimidation... à la grenade ! L’homme pourchassé ce matin du 20 juillet est présenté comme le lieutenant d’un trafiquant d’envergure qui, lui, succombera à un assassinat le 14 janvier 2021 dans un quartier paisible de Saint-Laurent-du-Var où il avait, depuis peu, élu domicile.