Monaco-Matin

CE SOIR À H

Mola - Urios, les tontons flingueurs

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Un « besogneux » dur au mal face à un « aboyeur » esthète. La demi-finale d’aujourd’hui entre Bordeaux-Bègles et Toulouse offre une opposition de styles entre Christophe Urios et Ugo Mola. Deux managers qui ne s’apprécient guère et ne le cachent pas. Les deux hommes s’étaitent « chauffés», par conférence­s de presse interposée­s lors des dernières demi-finales européenne­s. Interrogé sur son homologue girondin, Mola avait salué le « management toujours assez pertinent » et les qualités de meneur : « C’est quelqu’un qui maîtrise réellement l’humain et les forces et faiblesses de son groupe ».

Deux visions différente­s

Il avait aussi, l’air de rien, lâché une petite pique - « Je vois même que son président (Laurent Marti) l’a converti au jeu, ce n’est quand même pas rien » - vite descendue jusqu’à l’embouchure de la Garonne. Réponse sèche de Christophe Urios, le lendemain, aux propos de l’entraîneur toulousain : « S’il vous plaît, ne me parlez pas de ce personnage ! »

Le manager de Toulouse Ugo Mola (à gauche) et son homologue de Bordeaux Christophe Urios (à dr.) ne passeront pas leurs vacances ensemble.

Relancé sur le sujet cette semaine, il a utilisé le même mot pour le qualifier, sans s’étendre davantage : « Je ne parlerai pas de ce personnage. Il y en a plusieurs qui ont parlé ces derniers temps, mais j’attends le bon moment pour dire ce que je pense. Ça va bientôt arriver ».

Urios, 55 ans, et Mola, 48 ans, ont joué ensemble deux saisons (1997-1999) à Castres, mais l’un de leurs entraîneur­s de l’époque, Christian Gajan, n’a pas le souvenir d’un événement particulie­r à l’origine de cette inimitié assumée.

« Je pense que c’est lié au jeu », avance-t-il. « Ugo Mola a été éduqué à Toulouse, avec une certaine idée du jeu, inscrite dans l’ADN du club, qu’il arrive d’ailleurs à reproduire aujourd’hui avec son équipe de manière brillante ».

« Christophe Urios a une autre idée, poursuit Gajan. Il s’est forgé à la force du poignet, à base de travail, de persévéran­ce et d’honnêteté. Avec des conviction­s sur un mode de rugby, qu’il a su faire évoluer, en partant du combat ». Entre ces deux-là, le fossé s’est encore creusé lorsqu’Urios a débuté sa carrière d’entraîneur à Castres. Au-delà de leurs visions différente­s du rugby, les deux derniers technicien­s champions de France - avec le CO en 2018 et Toulouse en 2019 - ont des personnali­tés fortes relativeme­nt éloignées, mais aussi quelques points communs, dont « la capacité à fédérer leurs équipes », juge Gajan.

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(Photos AFP)
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