Monaco-Matin

Plein les yeux

Alain Prost (conseiller spécial d’Alpine) : « Tout le monde va nous regarder »

-

Grand amateur de football, Alain Prost ne savait sans doute pas qu’il dirigerait un jour les Bleus. Pas ceux de Didier Deschamps bien sûr, mais une sorte d’équipe de France de F1, avec cette Alpine, motorisée par Renault et pilotée par le Normand, Esteban Ocon. Un pilote qui joue à domicile ce weekend. Comme Alpine, comme Alain Prost.

Vous avez récemment déclaré qu’au cours de votre enfance, vous rêviez plutôt d’une carrière de footballeu­r. Vous voilà à la tête des Bleus, un peu dans la peau d’un sélectionn­eur. C’est une immense fierté, non ?

On ne va pas aller jusque-là, et c’est un rôle différent (rires). Mais c’est vrai que l’on représente un peu la France en F et on doit toujours rester fiers de ça. Maintenant, je crois que le plus important, c’est l’engagement de la marque. Ça fait

 ans que Renault (aujourd’hui sous le nom d’Alpine) est en F et de mon côté, je fête cette année le quarantièm­e anniversai­re de ma première victoire (le  juillet ), obtenue au volant d’une Renault à moteur turbo et sur le Grand Prix de France à Dijon Prenois. Alors revenir en France et revoir ce Grand Prix, qui n’a pas eu de chance la saison dernière, me rend très heureux. Ça fait plaisir de pouvoir revenir ici.

Sur un circuit que les pilotes Alpine connaissen­t paradoxale­ment assez peu. Fernando Alonso explique n’avoir couru qu’une fois dans le Var et Esteban Ocon n’a fait qu’un tour en course lors du GP de France . Est-ce une faiblesse pour eux et donc pour Alpine ?

Non parce que ce n’est pas un circuit compliqué. Le pilote qui arrive pour la première fois à Monaco en F par exemple, pour lui, c’est très compliqué. Mais nous sommes là sur un circuit très convention­nel. Et après quelques tours, ils l’auront en tête. Honnêtemen­t ce n’est pas un sujet.

Du côté de la voiture, certains observateu­rs, comme Olivier Panis, voient l’Alpine briller ce week-end en rappelant qu’elle est plus à son aise sur des circuits qui présentent l’avantage d’être plats. Partagezvo­us l’avis de Panis ?

Même s’il est vrai que l’on est de retour à un niveau plus conforme à nos ambitions, je suis toujours assez prudent sur ce genre d’annonce. D’autant plus que cette saison, on a eu des moments de performanc­e sans forcément bien les comprendre. Vous savez, l’utilisatio­n des pneumatiqu­es est très compliquée. C’est très fin. Et c’est très difficile de savoir où l’on va se retrouver en fonction de cette utilisatio­n. On restera dans la bagarre au milieu. Mais de là à dire que l’on va franchir un cap parce que c’est le grand prix national...

Un grand prix national avec un surplus de pression ?

Bien sûr, mais pour moi la pression est quelque chose de normal et même de nécessaire. J’ai toujours aimé la pression. Quand j’en avais avec Ayrton (Senna) notamment, j’ai toujours apprécié. Alors oui, tout le monde va nous regarder, mais c’est une pression qui est normale et qui doit être utile. Elle doit motiver et ne surtout pas nous freiner.

Tout le monde vous regardera aussi parce que l’écurie française dont vous êtes le conseiller porte un nom mythique. Comment résonne ce nom d’Alpine dans votre coeur ?

Ah… Ce sont mes premières années de passion. J’ai fait des heures de mobylette pour aller voir Bernard Darniche passer le col du Granier (dans le massif de la Chartreuse) sur la neige avec sa Berlinette. Pour notre génération, Alpine, c’est toute une histoire. Et on est en train d’essayer de la faire vivre à une autre échelle aujourd’hui. Au niveau mondial. Si comme on le dit souvent, une Alpine est bleue, Alpine ne peut justement pas rester seulement bleue. Il faut faire connaître la marque au niveau mondial.

‘‘

J’ai toujours aimé la pression. Même quand j’en avais avec Ayrton (Senna)... ”

Cette passion qui vous anime quand on vous parle d’Alpine, vous la percevez chez vos pilotes ? Alpine est un nom que Fernando Alonso et Esteban Ocon voient avec un regard particulie­r ?

Il y a un vrai attachemen­t à la marque.

Je le vois d’ailleurs dans leur rapport à la voiture de série (la nouvelle Alpine A commercial­isée depuis trois ans). Ils ont un vrai intérêt pour cette auto. C’est très, très sensible.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco