Monaco-Matin

Notaires : « La crise sanitaire a tout chamboulé »

Élu pour la seconde fois à la tête de la Chambre des notaires, Nicolas Meurot dresse le bilan de l’année 2020 perturbée et annonce les grands axes de sa présidence au sein de l’instance.

- RECUEILLI PAR CLAIRE CAMARASA ccamarasa@nicematin.fr

D’ordinaire, la présidence de la Chambre des notaires change tous les deux ans. Mais, une fois encore, la crise sanitaire a frappé et a rebattu les cartes. Et c’est son président sortant, Nicolas Meurot, qui rempile pour un nouveau (et exceptionn­el) second mandat. Notaire « en titre » depuis 2005, ce dernier exerce à Carros depuis maintenant 12 ans. Et occupe le poste de président pour deux années supplément­aires de cette instance départemen­tale du notariat qui regroupe la compagnie des notaires du secteur, soit 440 hommes et femmes.

Comment avez-vous été réélu ?

En général, la présidence n’est exercée que sur une seule mandature, mais avec ce contexte sanitaire, on est venu me solliciter pour que j’exerce un second mandat. C’est souvent le vice-président qui accède au poste de président mais il m’a été impossible de le former l’an dernier. J’assure donc une nouvelle fois ces fonctions.

Quelle a été votre organisati­on durant l’année  ?

La crise sanitaire a tout chamboulé. Elle a laissé place à

Nicolas Meurot, dont l’office est à Carros depuis  ans, a été élu une seconde fois à la présidence de la Chambre des notaires.

un travail très conséquent puisque les offices ne pouvaient plus accueillir de public sans oublier de nombreuses choses que nous avions également lancées en interne et qui n’ont pas abouti comme prévu. Heureuseme­nt, des ordonnance­s gouverneme­ntales ont permis de modifier nos pratiques sur les délais. Comme par exemple avec des compromis ou des droits de préemption suspendus.

Comment avez-vous réussi à travailler ?

Il y avait deux éléments à prendre en compte. Le premier était l’inquiétude des clients et il a fallu réaliser un gros travail de pédagogie et rester présent tout en étant à distance. Nos échanges ont complèteme­nt évolué. Trois semaines après le début de la crise, nous avions l’autorisati­on de réaliser des signatures d’actes à distance. Un travail lourd mais qui nous permettait d’intervenir. C’est aussi la démonstrat­ion de l’importance du numérique dans la profession. Depuis  ans, nous sommes sur le chemin de la dématérial­isation.

Le second élément à gérer était au sein de la Chambre. Il a fallu être en mesure de rassurer les notaires de la compagnie. Les aider à la compréhens­ion des nouveaux textes. D’ailleurs, de lourdes modificati­ons profession­nelles sont en perspectiv­es.

C’est-à-dire ?

Nous allons faire face à une lourde réforme profession­nelle, qui ne concerne pas seulement les notaires. Une partie des procédures internes va être modifiée. Il va falloir y faire face. C’est un chantier qui est prévu pour le début de l’année .

Quels sont les autres projets de votre présidence ?

J’espère pouvoir remettre en place les formations ainsi que la communicat­ion de notre instance à destinatio­n du grand public.

Il y a beaucoup d’attentes de nos clients et cela risque d’être une période d’activité soutenue.

D’ailleurs, avez-vous observé un changement dans les achats immobilier­s de vos clients ?

Cette crise sanitaire a déclenché un changement radical du comporteme­nt de l’acquéreur immobilier, qui privilégie désormais les communes périphériq­ues aux grandes villes. Celui qui avait un studio veut un deux-pièces avec balcon. Celui qui avait un deux-pièces avec balcon veut un trois-pièces avec terrasse, puis une maison avec un jardin. Nous assistons à un déplacemen­t des population­s à l’échelle nationale mais également mondiale.

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