Terry Bouhraoua, la dernière danse
Le demi de mêlée emblématique de l’équipe de France disputera, en cas de qualification au TQO, sa dernière compétition internationale à à Tokyo. Il n’a pas été conservé par l’équipe de France qui souhaite partir sur un nouveau cycle.
« J’aurais aimé continuer encore pendant un an, et faire une troisième et dernière Coupe du monde (après 2013 et 2018) ». Le recordman français de points marqués sur le circuit mondial Terry Bouhraoua est forcément touché de ne pas poursuivre cette formidable aventure pour une saison de plus. Il se sent bien, il a encore les jambes, et s’entraîne encore dur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça se voit sur le terrain.
Lors des deux matchs de poules des Bleus hier au stade Louis-II de Monaco, il a montré toute l’étendue de son talent. Face à la Jamaïque, il conteste le ballon dans un regroupement, obtient une pénalité qu’il joue vite, et file sous les poteaux. Seul comme un grand. Sans oublier le caviar délivré à son coéquipier Antoine Zeghdar lors de la seconde rencontre de poule face au Chili. En bref, un Terry égal à lui-même. Mais pour la suite, il doit faire face à un choix stratégique du staff tricolore, qui souhaite repartir sur un nouveau cycle après les Jeux Olympiques de Tokyo. Une décision que comprend le leader de jeu français, avec une pointe d’amertume : « Je m’efforce de l’accepter. Mon côté compétiteur fait que forcément je voulais continuer. »
Un retour vers le rugby à XV ?
Toute autre issue qu’une victoire de l’équipe de France lors de ce TQO à Monaco, mettrait donc un terme prématuré à l’aventure de Terry Bouhraoua sous la tunique bleu-blanc-rouge. Mais pour l’heure, le travail a été fait, et bien fait. Il faudra sans doute vaincre des impressionnants
Irlandais et Samoans pour aller chercher cette unique place qualificative. Rien d’étonnant pour le demi de mêlée: « On savait que ces deux équipes allaient être au niveau attendu. Dans un tournoi couperet comme celui-ci, tous les matchs sont difficiles. On doit vraiment continuer à rester focus sur notre jeu. » Poursuivre sur cette lancée pour offrir à Terry
Bouhraoua une sortie en grande pompe du côté de Tokyo. La suite ? Pas question de mettre un terme à sa carrière pour le joueur de 33 ans. Continuer au rugby à XV ? Et pourquoi pas ! Après un passage mi-figue, mi-raisin au Stade Français lors de la saison 2017-2018, le natif de Châteaudun en Eure-et-Loir a une revanche à prendre : « Je garde un
goût d’inachevé. J’ai eu du mal à prendre mes repères du quinze, après avoir passé sept ans au 7. Mais je n’ai aucun regret de m’être mis en difficulté. Au contraire, ça me servira. » Un retour dans un club français est possible. Mais l’international français à 7 n’exclut pas un exil vers le Japon ou les Etats-Unis, deux championnats de plus en plus attractifs. Dans tous les cas, Bouhraoua n’est pas fini et il compte bien le démontrer.