Laporte, favori malgré lui
Le Varois Christophe Laporte (28 ans) fait figure de favori sur le tracé vallonné d’Epinal. Mais le sprinteur de Cofidis, qui court toujours après la victoire en World Tour, avance masqué.
Son nom revient régulièrement dans la bouche des coureurs quand on leur demande quels sont leurs favoris de la course au maillot tricolore. Et nombreux sont ceux qui le voient profiter de la dernière bosse en fin de circuit, aujourd’hui à Epinal, pour décrocher son premier sacre national. « Christophe Laporte, c’est un circuit taillé pour lui, et il le sait !, pointe Anthony Roux (Groupama-FDJ). Connaissant sa pointe de vitesse et sa capacité à monter les bosses... »
Pourtant, le Varois Christophe Laporte (Cofidis), qui fêtera ses 29 ans à la fin de l’année, avance masqué, tout en s’installant avec son habituelle sérénité dans le gratin mondial. Le sprinteur en a encore fait la démonstration mardi 8 juin dernier à Pfaffnau, où il finissait à la deuxième place de la troisième étape du Tour de Suisse, entre les deux monstres du vélo Mathieu Van der Poel et Julian Alaphilippe. A Epinal, l’ancien du Vélo sport hyérois – passé par l’AVC Aix-et-Provence et La Pomme Marseille – fait figure donc de favori. Une évidence. Surtout après une belle cinquième place décrochée au contre-la-montre jeudi, au milieu des spécialistes de l’exercice (1). D’autant que la course en ligne semble plus ouverte qu’à l’accoutumée, lorsque le train de la Groupama-FDJ (sept victoires sur les neuf dernières éditions) menait un rythme d’enfer, ou lorsque Julian Alaphilippe, encore une fois esseulé avec les seuls Cavagna et Sénéchal comme équipiers, plaçait une attaque ravageuse en milieu de parcours.
« Ça peut me correspondre »
Le coureur domicilié à La Farlède a bel et bien les épaules pour éblouir le sourire de Lucien Aimar, le dernier Varois champion de France sur route (1966). « Je ferai la course (en ligne) pour la gagner, le circuit est un peu dur mais ça peut me correspondre », confiait Laporte mardi soir, qui ne se sent pourtant
Christophe Laporte, leader de la Cofidis, sera également au départ du prochain Tour de France en Bretagne.
« pas encore au top ». Après une année 2020 compliquée, l’ancien vététiste est de retour au tout premier plan. Il a décroché une victoire à Bessèges – devant Nacer Bouhanni –, deux deuxième place sur ParisNice à Biot et Levens, une autre sur A travers la Flandre ainsi que sur le Tour de
Suisse – derrière Primoz Roglic, Magnus Cort Nielsen et Dylan Van Baarle – et une victoire sur le Circuit de Wallonie. Sans oublier une onzième place au Tour des Flandres. « Je n’avais jamais fait une aussi belle course là-bas, même si j’ai fait un très mauvais sprint pour la troisième place, lâche le Varois dans un flegme à la Colombo. J’ai beaucoup progressé cet hiver, j’ai été acteur des classiques donc je suis content. » C’est tout naturellement que sa sélection pour le Tour de France (26 juin-18 juillet) a été officialisée vendredi : il est la meilleure chance de victoire du team nordiste en plaine, en circuit et même sur les étapes vallonnées. Cela tombe bien, c’est le cocktail proposé dans les Vosges, où le natif de La Seyne sera accompagné de huit équipiers de la Cofidis, en quête d’un premier titre depuis sa création en 1995. Et la porte pourrait s’ouvrir, à condition d’éliminer les petites scories au moment de conclure. « Je suis bien placé à chaque fois mais je commets des petites erreurs comme à Levens (arrivée de la huitième étape du dernier Paris-Nice, Ndlr), où je me fais surprendre par la ligne et je lance mon sprint trop tard, lâche le coureur habile, sevré de succès en World Tour. C’est dommage parce que j’avais les opportunités et parfois j’ai manqué d’audace. Mais je ne regrette pas. Cort Nielsen est un super coureur, comme tous ceux qui m’ont battu cette année. Il ne manque pas grand-chose. » 1. « Je n’ai pas spécialement préparé l’épreuve et, pour vous dire, c’est même la première fois que je fais un chrono long,
Ce sera une belle expérience même si évidemment, j’espère bien figurer.
LA COURSE