L’ambiance dans
Les militants LR retrouvent l’espoir d’une victoire Chez Mariani, et nostalgie de
Dès que l’arrivée de Renaud Muselier a été annoncée à son QG, quai du Lazaret à Marseille, où régnait jusqu’à présent le calme, les militants se sont précipités dehors pour aller à sa rencontre. Mais ils ont dû attendre encore un bon quart d’heure, derrière un barrage de caméras, avant qu’il ne pointe un visage souriant, qui se devinait malgré le masque. Il l’a vite enlevé en s’approchant des militants qui scandaient son nom et brandissaient les pancartes « Notre Région d’abord ». D’autres scrutaient leurs téléphones à l’affût des derniers résultats. Seule une petite équipe entourait Renaud Muselier marchant d’un pas décidé ; de même, les militants ne se comptaient pas par centaines. « Les têtes de liste ne sont pas là car elles suivent le dépouillement, et il y a la distance pour venir jusqu’ici d’un département à l’autre », confiait une proche de Renaud Muselier.
« Ce score est un puissant facteur de mobilisation, commentait un Républicain. On va vers un match différent de celui qu’annonçaient les sondages. »
Appel au rassemblement
Les résultats n’étaient pas encore définitifs, mais donnaient le président sortant au coude-à-coude avec le candidat du RN, Thierry Mariani.
Peu importe, pour tous les militants, l’essentiel était que les sondages se soient trompés.
Refusant tout commentaire, Renaud Muselier a filé droit jusqu’à un pupitre installé dans la salle de presse, pour faire un bref discours au cours duquel il a longuement été question de rassemblement pour le second tour. « Nous allons rester fidèles à notre logique de rassemblement, et j’appelle ce soir chacun à prendre ses responsabilités face à l’extrême droite. » Et d’insister : « Je mesure bien ce que représente ce rassemblement, le dépassement des clivages, le renoncement aux préférences personnelles et politiques. Seul l’avenir de nos territoires compte. Seul l’avenir de notre région compte. Notre région d’abord. » Autrement dit, les tractations vont s’engager entre la liste de Renaud Muselier et la liste du Rassemblement écologique et social, menée par Jean Laurent Félizia, qui tourne autour de 16 %. Même si celui-ci annonçait dès hier soir qu’il se maintenait. Reste la liste de Jean-Marc Governatori, « L’écologie au centre », qui pourrait vouloir faire barrage au Rassemblement national.
Le ton déterminé de Renaud Muselier laisse imaginer qu’il tentera tout pour rester à la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Arnaud, Tom et Cyrielle, jeunes encartés LR, n’en demandaient pas plus, eux qui espéraient un peu plus tôt que Renaud Muselier les requinque. «Il faut qu’il trouve les mots pour nous redonner du courage, de la motivation ; les mots pour dire que l’on peut encore gagner », lance Tom. Sans autre commentaire, refusant de répondre aux questions, Renaud Muselier est reparti par où il était arrivé, se frayant difficilement un chemin jusqu’à sa voiture. Dès aujourd’hui, la campagne redémarre et le suspense aussi !
L’heure tourne au QG de campagne de Thierry Mariani. Il est finalement 21 h 30 passées lorsque le candidat du Rassemblement national grimpe enfin sur la tribune dressée dans un gymnase du Pontet, à quelques kilomètres d’Avignon. À l’extérieur, on dirait que cette petite cité populaire peuplée d’HLM n’a pas été déconfinée. Pas un chat dans les rues. Pas grand monde non plus au siège régional du RN.
Les militants sont arrivés au compte-gouttes. On a fini par ouvrir le buffet avant l’allocution du candidat du Rassemblement national… sans cesse repoussée. En réalité, Thierry Mariani fait les cent pas sur la pelouse du stade de rugby voisin. Philippe Vardon, l’oreille vissée à son téléphone portable, lui emboîte le pas. Les résultats ne sont pas bons. Certes, le RN a viré en tête de ce premier tour. Certes, Renaud Muselier, son principal adversaire, « fait l’un des plus mauvais scores des présidents de région sortants », martèle-t-on dans l’équipe de campagne de Mariani. Mais cela ne suffit pas à rassurer les troupes.
« On devait tout casser, on est tombés en panne »
« C’est clair que ce n’est pas l’euphorie », reconnaît Paul Ruat, conseiller communautaire du Grand Avignon. « On devait tout casser, on est tombés en panne », résume JeanFrançois Matteï, encarté RN et lui aussi candidat aux départementales. Thierry Mariani est finalement arrivé loin derrière les derniers résultats des enquêtes d’opinion.
« Les sondages », Thierry, qui travaille au Département justement, s’en « méfie » : « C’est fait pour faire peur aux gens et les inciter à voter contre nous… » Mais il n’y a sans doute pas que cela. Thierry, qui est au FN «depuis 30 ans et l’époque de papi Jean-Marie », lui-même en convient : « En 2015, c’était autre chose. » Mais en 2015, c’était Marion Maréchal-Le Pen qui portait la flamme aux régionales en Paca. « Elle avait une autre aura », souffle