Au Département, la course en tête avec un goût amer
Des invités réunis autour d’un verre sur la pelouse, une température agréable, et de la musique qui résonne au loin. Il flotte un parfum d’été avant l’heure, ce dimanche soir, dans les jardins du conseil départemental des Alpes-Maritimes. La soirée est belle. La soirée électorale pourrait l’être aussi. La droite vire largement en tête au er tour. Mais les résultats laissent aux convives un goût amer. Amer, parce que les départementales ont été «totalement éclipsées ». Charles-Ange Ginésy l’a mauvaise. Cela l’a peut-être privé d’une réélection le soir même. Le président sortant du Département regrette la concomitance avec les régionales. « Cela a probablement accentué la montée de l’abstention. Les gens n’y voyaient plus clair. Et avec ce débat au premier tour, ils ont été totalement déboussolés... » Amère, Anne Sattonnet l’est aussi. Elle fait équipe avec Charles-Ange Ginésy dans le canton de Vence. Le tandem a raflé une large majorité des suffrages, mais pas les % des inscrits. L’ex-première adjointe de Vence pointe du doigt « le gouvernement, qui a voulu mêler ces deux élections. Et les médias, qui n’ont parlé des départementales que la dernière semaine ».
Amer, Eric Ciotti l’est moins. Le président de la commission des finances du Département est réélu dès le premier tour, dans le canton de Tourrette-Levens, avec Christelle D’Intorni. Même réussite pour David Lisnard et Alexandra Martin à Cannes-. Eric Ciotti y voit la prime à « la fidélité à des valeurs, sans aucune compromission, avec une ligne claire et droite ». Tacle à peine voilé à la stratégie d’alliance LR-LREM portée le duo Muselier-Estrosi.
Une droite amère, donc, mais ultra dominatrice tout de même et confiante avant le second tour. Charles-Ange Ginésy croit dans cet échelon départemental. Il croit au « travail de proximité ». Moins à un département « dirigé depuis Marseille ». Et il plaide pour « une clarification des compétences ».