Monaco-Matin

Opération esthétique pour la sculpture de B.B.

Parce que ses patines successive­s ne convenaien­t pas, la statue de l’actrice, installée à l’entrée de Saint-Tropez, est masquée pendant deux semaines. Le temps d’un lifting à la feuille d’or.

- LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

ÀPalm Springs, la statue géante de Marilyn Monroe immortalis­ant la scène de Sept ans de réflexion avec la bouche d’aération qui fait voleter sa robe, est dans le viseur pour « incitation au harcèlemen­t sexuel »… Pendant ce temps, à l’entrée de Saint-Tropez, celle, dénudée, de Brigitte Bardot, doit aller se rhabiller ! Enfin pas n’importe comment… À la feuille d’or s’il vous plaît ! Une mission délicate confiée depuis quelques jours à l’atelier Schaefer, société spécialisé­e basée en Champagne. L’aboutissem­ent d’une démarche initiée par Bernard d’Ormale, le mari de Brigitte Bardot, qui ne pouvait plus voir en peinture le bronze « dégradé » de Madame, inauguré pour ses 83 ans, le 28 septembre 2017.

« Jeanne d’Arc des animaux »

« La dernière patine était vraiment dégueulass­e. Et le climat marin n’arrangeait rien. La sculpture dessinée par Milo Manara et conçue à Pietrasant­a n’était plus mise en valeur. J’ai demandé à ce qu’elle trouve un aspect plus éclatant, comme celui de la statue parisienne de Jeanne d’Arc, place des Pyramides », cite – au hasard ! – en exemple l’époux Bardot.

Le financeur initial, la Maison de ventes aux enchères Millon, s’est associé à un mécène « admirateur de Brigitte » pour couvrir les 10 000 euros de l’opération esthétique.

Un calicot dissimule pendant deux semaines cette Vénus de Milo lovée dans son coquillage, qui ensuite devra faire l’objet de la plus grande vigilance pour ne pas être « égratignée »…

Brigitte « flattée »…

« Une fois le travail terminé, l’or est très résistant aux aléas climatique­s et salins, néanmoins le moindre contact peut endommager la dorure. Appliquer une couche de vernis ou de résine est impossible car cela dénaturera­it le résultat final qui perdrait en qualité visuelle », souligne Emilien Schaefer qui s’avoue forcément impression­né d’oeuvrer sur BB.

« La symbolique est très forte. Intervenir sur l’image d’une personne vivante si célèbre est une première pour moi », confie le jeune homme. Quant à l’intéressée, elle déclare simplement, de La Madrague, être « flattée » de l‘attention et remercie tous ceux qui participen­t à cette mise en valeur. Même si elle n’avait bien entendu rien demandé. Le combat qui l’anime n’ayant pas changé de camp. Celui des animaux en cage. Pas des trophées inertes à sa gloire.

 ?? (Photos L. A. et doc Ph. A) ?? À gauche et à droite : la première étape consiste en une pulvérisat­ion aux microbille­s de verre pour ne pas abîmer l’oeuvre. Ensuite est appliquée la première couche d’apprêt qui donne un aspect gris. Au centre : lors de l’inaugurati­on en  avec le maître de l’érotisme italien qui a dessiné les courbes de la statue, Milo Manara.
(Photos L. A. et doc Ph. A) À gauche et à droite : la première étape consiste en une pulvérisat­ion aux microbille­s de verre pour ne pas abîmer l’oeuvre. Ensuite est appliquée la première couche d’apprêt qui donne un aspect gris. Au centre : lors de l’inaugurati­on en  avec le maître de l’érotisme italien qui a dessiné les courbes de la statue, Milo Manara.
 ?? (Photo L. A.) ?? Bernard d’Ormale est venu sur place dès le premier jour pour rencontrer l’artisan champenois en charge du lifting doré, Emilien Schaefer.
(Photo L. A.) Bernard d’Ormale est venu sur place dès le premier jour pour rencontrer l’artisan champenois en charge du lifting doré, Emilien Schaefer.
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