L’Amerigo Vespucci fait escale au port
Le fleuron de la marine militaire italienne est amarré jusqu’à ce soir au quai Rainier-III. Une escale inscrite dans les festivités du centenaire de l’Organisation hydrographique internationale.
Àla vue de ce (fameux) troismâts carré, impossible de ne pas fredonner la ritournelle d’Hugues Aufray. Depuis son amarrage ce dimanche au quai RainierIII, la robuste silhouette de l’Amerigo Vespucci affiche une certaine prestance et détonne au beau milieu de la modernité et du luxe que dégagent les yachts du port Hercule.
Depuis la digue, ils sont nombreux à mitrailler ce mastodonte aux mensurations démentielles : 101 mètres de longueur, mât de beaupré inclus, et 4 300 tonnes à la balance. Et ce, faute de pouvoir visiter ce fleuron de la marine militaire italienne érigé en 1931, comme c’est le cas d’ordinaire quand il fait escale dans un port étranger. « Même si tout l’équipage est vacciné, on veut éviter que le virus pénètre sur le bateau », explique Stefano Picchi, le lieutenant de vaisseau.
km de cordes
À bord, l’architecture est presque entièrement composée de bois et de frises dorées. Sur le pont intermédiaire, une phrase écrite dans la langue de Dante attire mécaniquement l’oeil : « Pas celui qui commence, mais celui qui persévère ». Une devise à l’intention des élèves officiers. « Ici, [après une première année à l’académie navale de Livourne, ndlr], ils découvrent tous les aspects de la formation de base traditionnelle d’un matelot », détaillet-il.
Cela va des manoeuvres des voiles – 36 kilomètres de cordes au total – à l’astronomie, en passant par la lecture des cartes marines, l’utilisation du sextant ou encore le tracé des itinéraires.
« Tout est manuel, comme les bateaux d’antan, poursuit Stefano Picchi. Depuis sa naissance, il y a 90 ans, il y a eu seulement six fois où le bateau n’a pas pu partir en campagne d’été. Soit à cause de travaux de modernisation, soit à cause de la Seconde Guerre mondiale. »
« Une sorte d’ambassade qui tourne autour du monde »
Présent à l’occasion du centenaire de l’Organisation hydrographique internationale (lire notre édition de ce lundi) ,l’ Amerigo Vespucci a reçu la visite du prince Albert II et quelques-unes des plus hautes personnalités de l’État monégasque. « C’est un bateau itinérant, une sorte d’ambassade qui tourne autour du monde. Ce bateau a un devoir institutionnel de représentation très important. Il représente l’Italie à l’étranger », insiste le lieutenant de vaisseau. Les institutionnels monégasques ont ainsi pu découvrir la vie à bord et la densité de l’effectif : 260 personnes dont quinze officiers, auxquels s’ajoutent les élèves officiers durant l’été. « Cela peut aller jusqu’à 400 personnes avec le staff. L’espace disponible n’est pas énorme. Malgré cela, les élèves ont des locaux dédiés pour manger et étudier. La nuit, ils montent des hamacs pour dormir. Il est nécessaire de rationaliser l’espace », sourit-il.
Ce soir, l’Amerigo Vespucci lèvera l’ancre pour voguer vers d’autres horizons. Encore quelques heures, donc, pour observer de près cette merveille des océans. amarré sur le quai Rainier-III au