Monaco-Matin

Omar Raddad : vers un nouveau procès ?

- CH. P. chperrin@nicematin.fr

Me Sylvie Noachovitc­h, l’avocate d’Omar Raddad a annoncé hier son intention de déposer cette semaine un recours en révision, trente ans après le meurtre de Ghislaine Marchal, une riche veuve de Mougins retrouvée poignardée le 23 juin 1991 dans le sous-sol de sa villa. Me Noachovitc­h organise jeudi une conférence de presse au palais de justice de Paris, devant la Cour de cassation, où elle promet de dévoiler « un certain nombre d’éléments qui innocenten­t Omar Raddad », le jardinier de la victime condamné pour meurtre, en 1994 à Nice, à 18 ans de réclusion criminelle.

Les nouvelle expertises des deux portes, où les fameuses phrases « Omar m’a tuer » et « Omar m’a t... » ont été écrites avec le sang de Ghislaine Marchal, sont déterminan­tes selon l’avocate parisienne : « Un ADN masculin complet est retrouvé à trente-cinq reprises en mélange avec l’ADN de madame Marchal dans les caractères ensanglant­és. Une omniprésen­ce qui ne peut être une pollution accidentel­le, une contaminat­ion. »

Deux difficulté­s majeures demeurent néanmoins : nombre de personnes ont touché les deux portes, pièces à conviction qui ont été présentées à la cour d’assises des AlpesMarit­imes lors du procès. Me Jacques Vergès n’a-t-il pas réécrit de son index la phrase accusatric­e lors de sa plaidoirie ? Jean-Michel Prêtre, ancien procureur de la République de Nice, qui a ordonné ces nouvelles investigat­ions, a régulièrem­ent rappelé qu’on ne pouvait dater ces empreintes génétiques inconnues. D’où l’impossibil­ité, selon lui, d’en tirer des conclusion­s.

En 2002, une première requête en révision avait été rejetée. Ni les gendarmes, ni la famille de Mme Marchal, représenté­e par Me Henri Leclerc, n’ont jamais eu de doute sur la culpabilit­é du jardinier.

Omar Raddad, 59 ans, qui vit à Toulon depuis sa libération en 1993, avait été en partie gracié par Jacques Chirac. Ses proches et l’associatio­n Dynamic Maroc, qui a épousé sa cause, veulent qu’il soit innocenté. Grâce à une loi votée en janvier 2014, un élément nouveau peut justifier la révision d’un procès. Pour Me Noachovitc­h, le meurtrier se cache dans cet ADN masculin inconnu. Et ce n’est pas le jardinier de Madame Marchal.

Omar Raddad, dans la vieille ville de Toulon en .

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(Photo d’archives Luc Boutria)

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