Monaco-Matin

Alcoolisé et mal garé, il n’est pas blanchi

- J.-M.F. Assesseurs : Léa Parienti-Galfre et Aline Brousse.

L’infraction d’un employé d’une blanchisse­rie de la Principaut­é a occasionné quelques sous-entendus plus ou moins empreints d’humour à l’audience. La tendance d’associer le fait de blanchir l’argent au lavage du linge sale n’a pas échappé aux esprits subjectifs quand le prévenu a comparu. Il lui était reproché une conduite en état d’ivresse. Le taux de 0,69 mg/l n’en faisait pas l’affaire de l’année. Et ce Beausoleil­lois d’une trentaine d’années n’avait pas le profil de l’ivrogne. Le conducteur stationnai­t son véhicule en triple file à la jonction des rues du Berceau et Bellevue. Il voulait acheter une pizza pour garnir son dîner à la maison. C’était le 10 avril dernier, vers 19 h 15. Une heure où les policiers ont l’habitude de patrouille­r dans le secteur de la rue des Violettes afin d’éviter les stationnem­ents anarchique­s. Évidemment, la position de la fourgonnet­te ne pouvait leur échapper. Le jeune homme était interpellé et contrôlé. L’ivresse était vite perceptibl­e et le taux affiché confirmait l’infraction. À la barre, le prévenu a reconnu l’excès de boisson, en l’occurrence deux pintes de bière.

« Il débarque avec ses gros sabots »

Sceptique sur la quantité annoncée, le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e jauge déjà le quantum de la peine. « Cela rapporte combien d’être blanchisse­ur à Monaco ? », lance-t-il avec un sourire malin afin d’évaluer le salaire de l’employé. Un peu plus d’un millier d’euros… Plus narquoise, le substitut Emmanuelle Carniello a qualifié l’intéressé de personnage qui « débarque avec ses gros sabots. Avec 1,40 gramme dans le sang comment peut-on se sentir apte à conduire ? C’était certaineme­nt de très grosses pintes de bière !

Suffisamme­nt pour faire un petit détour par le rez-de-chaussée du palais de justice ! Il faut une sanction, même si vous utilisez un véhicule pour travailler. Ce sera 400 euros d’amende et deux mois d’interdicti­on de conduire sur le territoire monégasque. « Sans aucune phrase équivoque, Me Clyde Billaud s’est fait le défenseur du travailleu­r. « Mon client a fait une erreur. Il va être condamné. Sachez qu’il venait de se séparer au moment des faits. Employé dans un pressing, afin d’éviter le terme ambivalent de blanchisse­ur à Monaco, il est également bénévole dans une associatio­n. Limitez votre sanction à une seule peine avec sursis. Une pénalité complément­aire le priverait de son emploi. «

Le tribunal s’en tiendra à 500 euros d’amende. Et une fleur : aucune interdicti­on de conduire en sus.

 ??  ?? Le prévenu a reconnu son erreur. (Illustrati­on S.B.)
Le prévenu a reconnu son erreur. (Illustrati­on S.B.)

Newspapers in French

Newspapers from Monaco