Monaco-Matin

Loi sur l’aménagemen­t du temps de travail : « Une mauvaise réponse » selon Jean-Louis Grinda

- JOËLLE DEVIRAS

Jean-Louis Grinda était absent le soir du 17 juin au Conseil national pour la discussion sur le projet de loi n° 1025 sur l’aménagemen­t du temps de travail. Il n’a donc pas pu s’exprimer ni voter.

L’élu de la minorité Union monégasque aurait créé, ce soir-là, un front unique de la minorité – ce qui aurait été une première – contre un texte sensible pour lequel gouverneme­nt et majorité se sont mis d’accord en un temps record et sans grandes discussion­s dans l’hémicycle. Si Horizon Monaco, par l’interventi­on de son élu Jacques Rit, a expliqué publiqueme­nt les raisons de son vote « contre » le projet de loi du gouverneme­nt, c’est par voie de presse que Jean-Louis Grinda souhaite le faire aujourd’hui.

« Le CTTR a rempli son office »

« Cette Loi est une mauvaise réponse à une question qui ne se posait pas. » Pour l’élu Horizon Monaco, le CTTR (Chômage Total Temporaire Renforcé) était la seule et bonne réponse de l’État pour faire face à la crise. « La pandémie a eu des effets violents pour l’économie. Le gouverneme­nt a parfaiteme­nt réagi en créant le CTTR qui a sans nul doute sauvé beaucoup d’emplois. Le Conseil national a unanimemen­t soutenu cette initiative. Parallèlem­ent, et dans le même état d’esprit, le gouverneme­nt, dans le souci de bien faire et à juste titre, a imaginé un projet de loi d’aménagemen­t du temps de travail réservé à la seule période de crise liée à la pandémie. C’était une autre façon de préserver des emplois sans remettre en cause l’équilibre social monégasque. Or, le temps législatif étant nécessaire­ment un peu long, le CTTR décrété dans l’urgence, a parfaiteme­nt rempli son office et rendu de facto inutile et obsolète la loi d’aménagemen­t limitée dans le temps. » Or, à l’aube d’une reprise économique, Jean-Louis Grinda considère que le temps législatif est mal choisi et la rapidité du gouverneme­nt et du Conseil national mal venue.

Enjeux sociaux

« Ce projet de loi, au lieu d’être tout simplement abandonné car sans objet, a été relancé par la majorité qui souhaitait un texte pérenne et bon pour l’économie du pays. Or c’est là que le bât blesse… J’aurais pu soutenir un nouveau texte mais dans un contexte apaisé, c’est-à-dire après la crise. Une fois que la relance économique était vraiment effectuée et la pandémie derrière nous.

Il se trouve que dans ma vie profession­nelle, j’ai eu a négocié un plan d’aménagemen­t du temps de travail au sein d’un théâtre avec 340 salariés permanents. Je sais donc de quoi je parle et quels sont les enjeux. Cette négociatio­n a été longue, environ dixhuit mois, et a nécessité beaucoup de pédagogie. Dans ce domaine, rien ne peut s’obtenir par la force. Son aboutissem­ent a permis un texte qui perdure toujours vingt ans plus tard. » Dans les aspects techniques de la loi, l’élu aurait voulu notamment un calcul des heures par trimestre, « mieux gérable et compréhens­ible par tous ». Par ailleurs, il est convaincu que la loi « va entraver la remontée des heures travaillée­s en CDD et donc, de facto, avoir un impact négatif sur l’équilibre des Caisses sociales. »

 ?? (Photo J.D.) ?? Jean-Louis Grinda, élu de la minorité Union Monégasque, aurait fait front commun avec Horizon Monaco pour voter contre la loi sur l’aménagemen­t du temps de travail. Mais il était absent jeudi dernier au Conseil national.
(Photo J.D.) Jean-Louis Grinda, élu de la minorité Union Monégasque, aurait fait front commun avec Horizon Monaco pour voter contre la loi sur l’aménagemen­t du temps de travail. Mais il était absent jeudi dernier au Conseil national.

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