« Je n’avais pas le droit de jouer avec le feu » : sa déclaration
Les traits tirés, le verbe grave et lent : c’est avec un visage bien différent de celui de la veille au soir, lorsqu’il assurait qu’il se maintiendrait contre vents et marées, que Jean-Laurent Félizia a finalement annoncé y renoncer.
« Avec ces écarts [entre Mariani et Muselier, finalement plus importants que les estimations de la veille ne le laissaient croire, Ndlr], ce second tour en Paca est incertain, trop incertain. Dangereux, trop dangereux », a-t-il estimé d’emblée. Tout en concédant avoir eu à faire « un choix déchirant [...] entre deux responsabilités : celle de reconstruire la gauche à l’avenir, ou de s’exposer à un péril plus grand à court terme » : « prendre le risque, même calculé ou maîtrisé, de laisser Marine Le Pen faire de Paca le marchepied de ses funestes ambitions. »
Mais, a-t-il tranché, « la défaite de la haine et de l’intolérance n’est pas certaine dans notre région si nous nous maintenons. Je n’ai pas le droit de jouer avec le feu, pour l’avenir de nos enfants, de nos petits-enfants ».
« Pas à cause des pressions »
La tête de liste du Rassemblement écologique et social a tenu à affirmer que «ce ne sont pas les pressions, finalement si dérisoires, qui ont emporté la décision. C’est le souci tourmenté, contradictoire, difficile, de l’intérêt général ».
« Je ne suis propriétaire d’aucune voix dans cette élection. Je sais à quel point les fronts républicains trahis et les promesses oubliées alimentent l’abstention, le sentiment que tout se vaut. Croyez bien que personne n’a plus de peine que moi à vous le dire [...] mais dimanche, je voterai pour Renaud Muselier, pour battre Mariani et sa triste cohorte. »
Et de tacler son adversaire : « Je le ferai car je ne veux pas voir l’extrême droite identitaire dans les conseils d’administration de nos lycées. Je le ferai car je ne veux pas voir les aides à l’information des jeunes sur l’IVG, la contraception… remises en cause. Je le ferai car je ne veux pas voir la négation du réchauffement climatique au service des intérêts pétroliers et gaziers russes et des politiques destructrices de notre environnement. »