Monaco-Matin

Le team monégasque Venturi renoue avec la victoire

Survolté à Puebla, Edoardo Mortara a fait triompher une deuxième fois la monoplace électrique monégasque. Un coup d’éclat qui propulse le pilote suisse en tête du championna­t.

- GIL LÉON

Aussi foudroyant que Speedy Gonzales ! Telle la souris la plus rapide du Mexique, inoubliabl­e héroïne des Looney Tunes, Edoardo Mortara a semé ses adversaire­s sur le tracé de Puebla qui accueillai­t pour la première fois ce week-end le championna­t du monde FIA Formule E. « Arriba ! Arriba ! » Non content de s’être invité sur la troisième marche du podium de la course 1 remportée la veille par le Brésilien Luca di Grassi (Audi), le pilote suisse a enfoncé le clou avec brio en coupant la ligne d’arrivée du second sprint en tête, dimanche soir à minuit pile, heure française.

En 2019, du côté de Hong Kong, c’est déjà lui qui avait offert à l’écurie Venturi Racing sa première victoire sur le front des monoplaces électrique­s. Le voilà donc qui passe la deuxième. Idem pour le commando monégasque dirigé par Susie Wolff, qui dame encore le pion aux géants de l’industrie automobile engagés en Formule E, Porsche, Mercedes, Audi, BMW, Nissan, DS, Jaguar...

Reléguée hors du top 10 le mois dernier à domicile, lorsque Mortara et son coéquipier antibois Norman Nato avait dû se contenter d’un tir groupé aux 12e et 13e rangs de l’E-Prix de Monaco, la Venturi est apparue transfigur­ée de l’autre côté de l’Atlantique aux mains du natif de Genève (34 ans). Tandis que les favoris se prennent tous les pieds dans le tapis ici ou là, Mortara, lui, parvient deux jours durant à tirer la quintessen­ce de sa voiture équipée d’un groupe motopropul­seur Mercedes.

« Marquer  points en deux jours, c’est juste incroyable ! »

Dimanche, il commence par remettre le couvert en Superpole : 3e chrono, mieux que la veille (6e). Le meilleur est à venir... Sitôt la meute lâchée, on comprend que le

Mexique va lui sourire jusqu’au bout. Le match à trois avec le poleman britanniqu­e Oliver Rowland (Nissan) et l’Allemand Pascal Werhlein (Porsche) ne tarde pas à tourner en sa faveur.

La différence est faite lorsque la Venturi n°48 parvient à creuser l’écart juste avant d’enclencher le second « mode attaque », alors que ses deux rivales bénéficien­t justement de ce surcroît temporaire de puissance. Leader durant 27 des 32 tours, le héros du jour atteindra le damier de la délivrance devant Werhlein - pénalisé de cinq secondes sur tapis vert pour « utilisatio­n inappropri­ée du fan boost » et le Néo-Zélandais Nick Cassidy (Virgin).

« Je viens de vivre le meilleur week-end de toute ma carrière », jubilera-t-il ensuite. « Bravo à l’équipe pour cette excellente stratégie ! Au volant, ma tâche ne fut pas vraiment simple. Compte tenu de la pression incessante exercée dans mon sillage par Pascal (Werhlein), il fallait conserver une cadence rapide tout en gérant le capital énergie. Aucune erreur : on a réussi à maximiser notre potentiel. Marquer 40 points en deux jours (15 + 25, ndlr), c’est juste incroyable ! » Incroyable... mais vrai. De quoi accomplir un bond de géant au championna­t pilotes. De la onzième place à la première, s’il vous plaît ! À six courses du terme de cette saison 7, « Edo » Mortara mène bel et bien la danse avec 10 longueurs d’avance sur le Néerlandai­s Robin Frijns (Virgin) tandis que Venturi occupe le sixième rang de la hiérarchie provisoire côté teams. La seule ombre au tableau ? Le score vierge d’un Norman Nato (14e samedi, abandon dimanche) dont le regard lorgne déjà les virages suivants (New York, 10-11 juillet).

Avec l’ambition secrète de décrocher l’Amérique à son tour...

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 ?? (Photo LAT Images) ?? Dimanche, l’hymne monégasque a retenti dans le ciel de Puebla pour saluer le deuxième triomphe de Venturi Racing en Formule E signé Edoardo Mortara.
(Photo LAT Images) Dimanche, l’hymne monégasque a retenti dans le ciel de Puebla pour saluer le deuxième triomphe de Venturi Racing en Formule E signé Edoardo Mortara.

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