Monaco-Matin

Golfe Bleu : les tarifs des plages privées font débat

Le conseil municipal s’est réuni mardi pour choisir les délégatair­es de cette plage de Roquebrune­Cap-Martin. Les prix sont trop élevés pour l’opposition. La mairie est prête à revoir sa copie.

- CÉLIA MALLECK cmalleck@nicematin.fr

La mairie de Roquebrune-Cap-Martin hésite. À l’été 2022, deux sociétés Calapulco et Copacabano­n ont été choisies pour installer leurs transats et proposer des activités nautiques sur la plage du Golfe Bleu. Le conseil municipal qui s’est réuni mardi soir devait voter pour leur attribuer – ou non – la délégation de service public pour quatre ans. Mais les tarifs affichés par l’une d’elles ont fait débat.

« J’ai une question concernant le choix de Calapulco, a amorcé la conseillèr­e d’opposition Roselyne Barrois. Quel est le public visé ? Le projet est chic et élégant mais les tarifs pratiqués ne sont pas cohérents avec la clientèle familiale. » Et de lister : « 24 euros la salade César, 7 euros l’eau minérale, le café entre 3 et 6,50 euros, le transat à 25 euros la journée… »

« Une offre décevante »

Dans l’opposition, tout le monde hausse les sourcils à part Guillaume Contesse. Gilbert Furlan du groupe Cap Rocabruna rebondit : « À l’époque, vous nous aviez assuré que les tarifs seraient familiaux, mais l’offre est loin d’être abordable. Elle est même décevante puisqu’on va réserver l’accès à ces plages à des personnes aisées. »

Et d’ajouter : «Je comprends que vous vouliez une offre de standing mais le rôle de la mairie est, je pense, de trouver une offre qui profite à l’ensemble des Roquebruno­is. Sinon, quel intérêt de faire une délégation de service public ? » Le premier adjoint JeanLouis Dedieu tente de justifier ces tarifs « au-dessus de la moyenne » : « Nous avons négocié tous ces prix.

La commission s’est réunie et a estimé que les tarifs étaient acceptable­s pour la délégation. Les conditions d’accès sont compliquée­s. C’est presque un héliportag­e qui doit être fait pour démonter toutes les installati­ons en fin de saison. » Patrick Cesari enchaîne : « Si on doit admettre que l’accessibil­ité de la plage pose vraiment problème, que les contrainte­s sont importante­s, et qu’il ait besoin d’avoir un retour sur investisse­ment avec des tarifs inabordabl­es pour des revenus modestes, on en parle. »

Cesari prêt à revoir la décision

Et de pointer : « Même si cet établissem­ent est installé, il ne privera pas ces personnes de venir. Il n’y a qu’une partie de la plage qui est privée. Et puis, il faut se souvenir qu’on est resté de longues années sans exploiter ce site parce que personne ne voulait venir sur ce site trop contraigna­nt. On a finalement deux candidats qui ont répondu à l’appel à candidatur­e. Et on estime que ce n’est pas ce qu’on recherche parce qu’on aurait apprécié que ça soit une plage qui s’ouvre au plus grand nombre. Je ne vois aucun inconvénie­nt pour qu’on revoie notre décision. »

Le maire rappelle que l’État fait payer « 7 000 euros » de redevance à la commune. «Si on estime que le jeu n’en vaut pas la chandelle, je dirais à l’État de supprimer cette concession pour économiser de l’argent. »

Et son bras droit de conclure : « Donc la question qui se pose c’est : est-ce qu’on veut vraiment un établissem­ent sur Cabbé ? »

L’opposition divisée

Au moment de passer au vote, Guillaume Contesse a soutenu la majorité. Le conseiller municipal d’opposition a fait savoir qu’il était « plutôt pour » choisir ce délégatair­e. De même que Xavier Bedour, qui lui avait donné sa procuratio­n. « Ça nous permet d’attirer une clientèle qui consomme beaucoup plus et de créer des emplois locaux », a-t-il justifié.

Les autres membres du groupe « Agir pour Roquebrune-Cap-Martin », Sylviane Mengin et Roselyne Barrois, ont en revanche voté contre cette délibérati­on. Idem pour Anthony Malvaut qui, ne pouvant assister au conseil, leur avait donné sa procuratio­n.

L’autre groupe d’opposition a aussi posé son veto.

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(Photo d’archives Jean-François Ottonello) « Même si cet établissem­ent est installé, il ne privera pas ces personnes de venir. Il n’y a qu’une partie de la plage qui est privée », a pointé le maire.

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