Monaco-Matin

Frédérique Bel

- MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr

Voilà une femme qui ne se prend pas la tête. Avec près de vingt ans de carrière à tout jouer, que ce soit au cinéma ou à la télévision, Frédérique Bel est arrivée au Festival TV de Monte-Carlo sans aucune pression. Entre deux tournages, elle rembobine le fil d’une carrière déjà impression­nante.

Monte-Carlo fut le premier festival avec du public, qu’est-ce que cela vous a fait ce retour à une certaine normalité ?

Quel soulagemen­t de pouvoir enfin s’habiller, de quitter les joggings (rires). Durant ce confinemen­t, j’ai découvert des talents cachés, je suis devenue architecte pour mon domicile. Cette année passée a été intéressan­te pour réfléchir, savoir ce que l’on avait envie de faire. J’ai pris ça comme une pause au final même si j’ai dû renoncer à des projets car les dates de tournages se chevauchai­ent mais j’ai réussi à garder le tournage du troisième volet Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu qui devrait sortir en octobre prochain. J’ai aussi participé à Ducobu  qui a très bien marché en  et le quatrième volet doit se tourner prochainem­ent en Belgique. J’ai des franchises en fait (rires).

Est-ce que vous choisissez vos projets différemme­nt ?

Non mais je me rends compte que l’industrie du cinéma boite un peu, surtout par rapport à la télévision. J’ai la chance d’être soutenue par UGC sur les prochains films mais j’ai d’autres films, L’Homme parfait et Permis de construire, qui vont se retrouver dans les embouteill­ages des sorties cinéma. On n’a aucune visibilité là-dessus. J’aime les projets avec du fond, de la forme, une comédie drôle, une romance tendre, il faut des sentiments humains. J’ai très envie de faire une comédie romantique.

Avec le recul, quel regard portez-vous sur vos débuts et notamment La Minute blonde qui était un programme novateur à l’époque ?

Je n’ai pas une ambition démesurée, j’ai fait ce métier par hasard. J’ai une nature qui me pousse à aller vers les gens, j’adore me faire rire, m’amuser. J’aime le sacerdoce de la comédienne qui doit faire rire les gens, les soulager au quotidien. J’essaie de venir éclairer la vie des gens, du coup je ne mets aucune pression. Quand je suis arrivée à Paris, je voulais simplement avoir mon programme court à  h  et faire marrer les gens. Tout ce qui arrive depuis, c’est du bonus.

Avez-vous eu peur d’être

cataloguée à un moment donné ?

Oui, c’est pour ça que je suis passée en brune. Puis on m’a donné un rôle de tueuse en série transsexue­lle dans La Mante qui a très bien marché aux ÉtatsUnis, j’ai même eu les félicitati­ons de Stephen King et du patron d’Apple. C’était mon César (rires). Une teinture de cheveux peut tout changer... puisque depuis j’ai eu accès à des rôles d’avocate, de tueuse, etc. J’ai joué à la femme enfant, en blonde, pour dire des choses horribles mais c’était du second degré. Quand vous ressemblez dans la vie au personnage que vous incarnez, les gens assimilent. Quand vous jouez une conne, tout le monde est persuadé que vous l’êtes un peu... Personne n’a jamais demandé à Alain Chabat s’il se sentait un peu chien après avoir joué Didier. Je suis montée très haut dans l’absurde mais pour comprendre l’absurdité, il faut un cerveau. Ça m’a lancé mais, à un moment, c’était compliqué pour des gens de concevoir qu’une femme pouvait être intelligen­te, rigolote et sexy. Dès que je suis passée en brune, j’ai eu accès à des choses plus profondes.

Vous rêviez de quoi, jeune ?

Être dessinatri­ce, faire des BD rigolotes. Je faisais les Beaux-arts d’ailleurs.

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(Photo Cyril Dodergny) Frédérique Bel a fait une apparition remarquée au dernier Festival TV de Monte-Carlo.

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