Pour « accélérer » post-crise
Un rapport parlementaire remis hier fait des propositions pour redresser la barre dans les zones les plus touchées, souvent des territoires qui souffraient déjà avant.
Installer des campus universitaires dans les « territoires vulnérables », y soutenir les jeunes qui reprennent des entreprises ou pérenniser le fonds pour reconvertir les friches industrielles : un rapport parlementaire présenté hier propose une série de mesures pour accélérer le rebond économique post-Covid dans les zones « en déprise ».
Le député MoDem Jean-Noël Barrot vient de remettre sa copie au Premier ministre après une mission de six mois à travers les territoires les plus affectés par la crise économique.
« Prolonger l’élan de coopération »
Face à un choc très « inégalement réparti », cet élu de la majorité juge que les mesures de soutien (chômage partiel, fonds de solidarité…) et de relance lancées après le début de la crise sanitaire ont plutôt bien ciblé les zones les plus touchées par la baisse d’activité. Il évalue au passage les mesures de soutien à 2 189 euros par Français, et de relance, pour les dispositifs déjà déployés,
Parmi les mesures proposées : pérenniser le fonds de revitalisation des friches industrielles.
à 209 euros par habitant. Son rapport appelle à « prolonger l’élan de coopération » et les bonnes pratiques lancées en pleine tempête économique. Comme le prêt de main-d’oeuvre entre entreprises, dont Jean-Noël Barrot loue l’efficacité dans le Lot-et-Garonne, où des salariés de l’aéronautique, frappée de plein fouet, ont pu travailler chez Lucien Georgelin, spécialiste de la fabrication de… confitures. Le député souhaite donc faciliter davantage cela en autorisant un « possible cumul avec l’activité partielle de longue durée ».
Même satisfecit pour le « fonds friche » de revitalisation des friches industrielles, présenté comme un « bouclier anti-déclin » dans la « France des gilets jaunes ». Le parlementaire plaide pour pérenniser ce fonds, déjà relevé par le gouvernement, à 650 millions d’euros.
Soutenir les jeunes entrepreneurs
Pour le plan de relance, il réclame une gestion plus décentralisée des appels à projets, ainsi qu’une plateforme en ligne offrant aux territoires un accès à des agents publics spécialistes de l’ingénierie de projets. Son rapport propose également une aide de 5 000 euros aux jeunes qui souhaitent reprendre ou créer une entreprise en « territoire vulnérable » et voudrait autoriser les jeunes entreprises installées dans ces zones à déroger aux accords de branches (minima conventionnels, période d’essai, CDD).
Jean-Noël Barrot pousse pour l’installation de campus universitaires mi-présentiel, mi-distanciel dans ces territoires, louant le futur campus numérique à Vierzon (Cher), dans une ancienne usine de production de tracteurs.