Monaco-Matin

Au procès Troadec : « Dupont de Ligonnès ? Je connaissai­s pas…»

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Xavier Dupont de Ligonnès ? « Je connaissai­s pas… », lâche Hubert Caouissin, accusé du quadruple meurtre de la famille Troadec, en 2017 à Orvault, près de Nantes, six ans après l’affaire Dupont de Ligonnès non loin de là.

À son retour de vacances, fin février 2017, c’est la première page qu’il consulte sur son ordinateur profession­nel : la page Wikipédia de Xavier Dupont de Ligonnès (XDDL). « Je connaissai­s pas… », répète pourtant devant les assises de Loire-Atlantique Hubert Caouissin, 52 ans, crâne dégarni et polo rayé.

Tués à coups de pied de biche pour un « magot » fantasmé

Un peu plus tôt, M. Caouissin avait reconnu avoir voulu faire croire que la famille Troadec était partie en vacances, en récupérant les brosses à dents de Brigitte, Pascal, 49 ans, et de leurs enfants Charlotte, 18 ans, et Sébastien, 21 ans. Un peu comme Xavier Dupont de Ligonnès est suspecté de l’avoir fait six ans plus tôt.

L’ancien ouvrier de l’arsenal de Brest, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, est jugé pour avoir tué à coups de pied de biche son beau-frère

Hubert Caouissin est soupçonné d’avoir tué la famille Troadec en s’inspirant de Dupont de Ligonnès.

et la famille de ce dernier, auquel il reprochait d’avoir subtilisé un « magot » familial, resté introuvabl­e.

Venu chercher des « informatio­ns » sur ce trésor, il aurait été assailli par la famille Troadec. Réinterrog­é hier sur le déroulemen­t des faits, il reste campé sur ses positions, malgré les incohérenc­es soulevées par la présidente.

« L’intention que j’avais, c’était juste de les assommer », assure-t-il. Sans émotion apparente, il décrit « un mélange de peur et de fureur », « une violence folle ». Il affirme aussi avoir « plein de trous noirs » depuis cette nuit du 16 au 17 février 2017, où il était venu espionner à la porte des Troadec avec un stéthoscop­e.

Il les espionne avec un stéthoscop­e

Souffrant, selon les experts, de délire paranoïaqu­e, Hubert Caouissin se sentait alors menacé par sa belle-famille, craignant pour son fils et sa compagne Lydie Troadec, jugée pour modificati­on de scène de crimes et recel de cadavre. « Je pensais qu’il y avait un risque d’interventi­on d’une bande organisée », affirme-t-il. Obtenir des informatio­ns sur des « dépenses injustifia­bles » des Troadec mettrait « fin au danger », selon lui.

« On peut aussi imaginer que vous soyez allé à Orvault pour mettre fin à l’état de tension extrême dans lequel vous étiez », suggère la présidente de la cour Karine Laborde. « Peut-être que vous avez frappé Charlotte et Sébastien dans leur sommeil, ajoute-t-elle. Mais la cour n’est pas là pour émettre des hypothèses ! »

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