Monaco-Matin

Tadej Pogacar écoeure ses adversaire­s

Alors que le champion d’Europe, le Suisse Stefan Küng pensait avoir écrasé le chrono, Tadej Pogacar lui a ravi la victoire et envoyé un message à ses adversaire­s

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Un nouveau chrono pour Tadej Pogacar : le vainqueur sortant du Tour de France a remporté le contre-la-montre de la 5e étape, hier, à Laval, où Mathieu van der Poel a conservé de justesse le Maillot Jaune. Le Slovène a gommé l’essentiel de son retard pour se rapprocher à 8’’ du Néerlandai­s. Pour le gain de l’étape, le leader d’UAE a battu le Suisse Stefan Küng de 19’’ et le Danois Jonas Vingegaard de 27. Van der Poel s’est classé 5e à 31’’. Pogacar (22 ans), qui avait renversé le Tour l’an passé dans le contre-la-montre de La Planche des Belles Filles, a pris du temps à tous ses rivaux directs pour le classement général au terme des 27,2 km. Le Slovène Primoz Roglic lui a cédé 44’’, le Français Julian Alaphilipp­e 1’11’’ et le Britanniqu­e Geraint Thomas 1’18’’. « J’aurais pu espérer un peu mieux, mais je n’étais pas dans une grande journée », a confessé ‘‘Alaf’’.

«Jesuisen super forme »

Forcément, le natif de Klanec affichait une énorme confiance, à peine son vélo rangé. « Parmi mes performanc­es en contre-la-montre, je place celle d’aujourd’hui (lire hier, NDLR) assez haut. A en juger par le contre-lamontre, je suis en super forme et mes jambes ont l’air d’être bonnes. Ma forme est à peu de choses près équivalent­e à celle de l’an dernier. » Malgré les gros rouleurs qu’il avait face à lui, Pogacar ne s’est jamais démonté. Il a dégagé une force remarquabl­e et gère les chronos de mieux en mieux. Ce qu’il a confirmé, envoyant un sacré signal à la concurrenc­e.

« J’ai travaillé le contre-lamontre après Tirreno-Adriatico, juste avant le Tour du Pays basque (fin mars-début avril) », a-t-il dévoilé. Champion national dans cet exercice si particulie­r, en 2019 et 2020, il a retracé sa progressio­n des derniers mois. « J’ai beaucoup appris : au début j’ai fait des erreurs, je gagnais en aérodynami­sme mais je n’arrivais pas à pousser sur les pédales, a-t-il détaillé. Maintenant j’ai l’impression d’avoir trouvé un équilibre, on a bien travaillé sur mon positionne­ment, je suis vraiment content de nos progrès. J’ai commencé à me sentir mieux sur mon vélo de chrono une semaine avant le Tour, grâce à mon changement de position. Je savais que je pouvais vivre une belle journée, j’étais motivé. » Pogacar n’a pas été le seul à afficher sa déterminat­ion, hier. Van der Poel avait tout aussi faim. Sous la menace du Slovène qui évoque «une situation presque parfaite », le petit-fils de Raymond Poulidor garde la tête froide, heureux du boulot accompli. « Ça s’est passé mieux que ce que j’espérais, je me sentais très fort et je me suis surpris, a lancé le coureur de 26 ans. Le Maillot Jaune m’a donné des ailes et je m’en souviendra­i longtemps. » Le champion du monde de cyclo-cross juge « réaliste de garder le Maillot Jaune encore deux jours. »

Avant, sans doute, de l’abandonner sur les épaules de Pogacar, champion insatiable qui n’aspire qu’à ça.

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(Photos EPA) Dans un exercice qu’il maîtrise de mieux en mieux, le Slovène s’est grandement rapproché du Maillot Jaune Mathieu van der Poel. Le Batave s’est arraché et conserve sa tunique pour huit secondes.
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