Pas de jackpot pour la FFF
L’élimination des Bleus dès les 8es de finale s’avère un manque à gagner conséquent pour la Fédération. Avec les 12,7 M€ qu’a rapporté l’Euro, on est loin des 32,5 M€ du Mondial russe...
Inattendue sur la pelouse comme en dehors, l’élimination précoce de l’équipe de France à l’Euro accentue les incertitudes financières de la Fédération (FFF) qui comptait sur la sélection, juteuse vitrine du football tricolore, pour renflouer les caisses et colmater un budget prévisionnel déficitaire.
Le parcours des Bleus à l’Euro a rapporté 12,75 millions d’euros à la ‘‘3F’’, bien loin des quelque 28,5 millions potentiels promis au futur vainqueur, à condition qu’il gagne tous ses matches...
La FFF ne pouvait pas espérer un tel pactole sans réfuter l’incertitude sportive, mais l’enveloppe reste maigre : 9,25 millions d’euros pour la participation à l’Euro, deux fois 500.000 euros pour les deux matches nuls en poule, un million pour la victoire contre l’Allemagne (1-0) et 1,5 million pour la qualification en huitième de finale...
% réservés aux primes des joueurs et du staff
Le montant est en tout cas très éloigné des 32,5 M€
Le fiasco de Bucarest va coûter cher à la FFF, qui avait misé au moins sur un quart de finale.
amassés par la sélection lors de son parcours victorieux au Mondial-2018, pourvoyeur de recettes record pour la FFF à l’époque. La dotation sera de plus amputée de 30% réservés aux primes à répartir entre les joueurs et le staff, négociées en amont par la Fédération. A moins que l’équipe de France ne décide d’y renoncer. Le président Noël Le Graët, de son côté, n’y compte pas : « Les Bleus jouent à l’oeil (gratuitement, NDLR) depuis deux ans. C’est grâce à eux qu’on a aussi 100 millions de recettes publicitaires. On ne peut pas demander aux Bleus ce qu’ils ne peuvent pas », martelait-il durant le premier tour de la compétition.
Un déficit creusé ?
Les services financiers du siège de la Fédération, boulevard de Grenelle à Paris, devront donc revoir le budget 2021-2022 à la baisse au pire moment, après deux saisons marquées par le Covid-19 et les pertes en billetterie (30,4 M EUR de recettes en moins entre 2018-19 et 2019-20).
Et cela n’était pas prévu. En présentant son premier budget prévisionnel déficitaire depuis plus de vingt ans, à 5,7 M€, la FFF tablait sur une hypothèse à première vue abordable à l’Euro : un quart de finale des Bleus.
Un ticket pour les quarts aurait rapporté 2,5 millions de plus à la Fédération, autant d’argent que l’instance va devoir trouver ailleurs après l’élimination surprise en huitième par la Suisse.
« Imaginez que l’équipe de France, ça ne colle pas trop. Ca fera quand même 18 mois sans recettes », s’inquiétait Le Graët le 20 juin. Dix jours plus tard, sa crainte se réalise, d’autant que l’embellie future au niveau sanitaire n’est pas assurée.
“Parfois,
le football peut être cruel… cruel et aussi beau. Le match nous a apporté de la tristesse mais du bonheur à nos adversaires. C’est la beauté du football. Bien sûr, nous aurions tous souhaité avoir un résultat positif. Merci beaucoup à tous nos fans à travers le monde. C’était magnifique de vous voir, de vous entendre et de célébrer avec vous. Vous nous avez donné de l’espoir et de la joie tout au long de nos matchs. Nous garderons la tête haute et nous reviendrons plus forts. Enfin, je tiens à féliciter la Suisse. ”
Paul POGBA sur Instagram