Monaco-Matin

L’Angleterre est lancée

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Les Anglais peuvent y croire : décomplexé­s par leur victoire contre la bête noire allemande (2-0), avec un pari tactique gagné et un Harry Kane enfin buteur, ils affichent une ambition décuplée pour la fin de l’Euro où ils pourraient se montrer plus audacieux. Les « Three Lions », solides mais peu enthousias­mants au premier tour, se sont sortis d’un huitième de finale à haut risque, eux qui n’avaient plus battu l’Allemagne dans un match à éliminatio­n directe depuis 55 ans et la finale du Mondial 1966, joué à domicile. Mais avec un Wembley tellement déchaîné qu’on en oubliait qu’il n’était rempli qu’à moitié, les Anglais ont répondu présent et changé de braquet au moment où la pente se faisait plus raide. Certes, avec l’Ukraine comme adversaire en quart de finale samedi à Rome (21h), il serait tentant de penser que la difficulté redescend d’un cran. Mais le match aura lieu en Italie, où aucun supporter anglais ne pourra faire le déplacemen­t, et il faudra cette fois assumer l’étiquette de grand favori. La perspectiv­e d’un retour à Wembley pour les demi-finales et la finale, la chute des Allemands, mais aussi des champions du monde français et des champions d’Europe portugais, nourrit les rêves de sacre estival.

Un coup de maître tactique

Les signaux perçus mardi doivent encourager l’Angleterre à ajouter un certain panache à son jeu... sans perdre son sang-froid et sa rigueur derrière.La sélection anglaise n’a pris aucun but en quatre matches, et Gareth Southgate reste convaincu que sans solidité défensive, les chances de remporter une grande compétitio­n sont infimes. L’histoire du football sur les trente dernières années lui donne globalemen­t raison. Mais le changement tactique (une défense à 3) opéré par le sélectionn­eur anglais face aux Allemands a été un coup de maître. Défensivem­ent, l’Angleterre a été bien plus conquérant­e en imposant des duels partout sur le terrain. L’ouverture du score, avec la projection de cinq joueurs dans les 20 derniers mètres alors qu’il ne restait qu’un quart d’heure de jeu et que la prise de risque n’avait rien d’évidente, doit donner confiance à l’équipe dans sa capacité à provoquer sa chance. Contre l’Ukraine, capable de varier aussi son organisati­on, les données de départ seront à nouveau différente­s et il faudra sans doute prendre davantage l’initiative dans le jeu. Faudra-t-il conserver le système à trois arrières avec des pistons qui apportent le surnombre ? Revenir à un 43-3 pour permettre à Mason Mount, sorti de son isolement après avoir été cas contact au Covid-19, de réintégrer le 11 ? Lancer Jack Grealish au coup d’envoi plutôt que comme « super-remplaçant » ? Tout est ouvert pour une Angleterre qui semble ne rien s’interdire, surtout pas de rêver à la victoire finale.

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