UNE MANIF’ ÉCOURTÉE
200 manifestants empêchés d’accéder au Conseil national Ils protestaient contre le vote d’un projet de loi
Ces derniers jours, ils avaient activement tracté pour appeler au rassemblement, ce mercredi à 16 heures, devant le Conseil national. Une heure tout pile avant une séance publique programmée au coeur de l’Hémicycle (1).
Le timing n’avait rien d’anodin : l’Union des syndicats de Monaco (USM) et l’Union des retraités de Monaco voulaient ainsi montrer au gouvernement et aux conseillers nationaux leur mécontentement à propos du projet de loi relatif à l’aménagement concerté du temps de travail, voté le 17 juin dernier par ces derniers (lire notre édition du 19 juin).
Une loi, selon l’USM, « votée en catimini », et jugée « régressive et totalement déséquilibrée en termes de droit social ».
L’organisation syndicale réclame mordicus son retrait mais n’aura, a priori, jamais gain de cause. Hier, deux cents manifestants n’ont jamais atteint les portes de l’institution monégasque. Un comité d’accueil – une dizaine d’agents de la Sûreté publique – les attendait au pied du Rocher, leur barrant l’accès au niveau de la rampe Major. Impossible d’aller plus loin, sauf pour les touristes, riverains ou actifs travaillant à Monaco-Ville.
« Déclaration de guerre »
« C’est une atteinte au droit syndical inédite depuis le vote de la loi antigrève de 1980. C’est clairement une déclaration de guerre envers le monde des travailleurs », fulmine Olivier Cardot, secrétaire général de l’USM.
Sur le contenu du projet de loi (lire ci-contre) et les compensations obtenues par le Conseil national pour protéger les salariés, le chef de file de cette contestation syndicale se montre critique : « C’est de la poudre de perlimpinpin. Il faut savoir qu’aujourd’hui, certaines conventions collectives, notamment dans l’hôtellerie, payent la première heure supplémentaire à 25 %, les secondes à 50 %. Là, ils proposent des heures supplémentaires payées au rabais ou l’absence de paiement des heures supplémentaires », peste-t-il. Une petite délégation syndicale a tout de même pu se rendre sur le Rocher et remettre plusieurs motions aux présidents des commissions du Conseil national et à son président, Stéphane Valeri. Hier, dans nos colonnes, ce dernier regrettait la « contestation idéologique» de l’USM qui, selon lui, «se livre à des amalgames erronés ».
Le projet de loi divise
Ce projet de loi, voté on le rappelle, n’en finit donc pas de diviser. Les deux élus de la minorité « Horizon Monaco » avaient voté contre. JeanLouis Grinda, élu de la minorité « Union Monégasque », avait aussi affiché son opposition dans nos colonnes. La Fédération des entreprises monégasques, elle, s’était montrée satisfaite. L’intersyndicale des jeux de la SBM, après avoir obtenu des garanties – écrites du Conseil national et orales du gouvernement – a, elle, annulé sa participation à la manifestation d’hier.
La F2SM, dans un communiqué, s’est quant à elle réjouie que leurs préoccupations aient été entendues par les institutions. (1) Pour deux projets de loi, l’un portant reconnaissance des« EnfantsduPays »,l’autreportantcréationd’une allocation compensatoire de loyer pour les locaux régis la loi n°1235 du 28 décembre 2000.