Monaco-Matin

Elles volent pour 120 000 euros de bijoux

Appartenan­t à une communauté des gens du voyage d’Italie, elles avaient dérobé plus de 120 000 euros de montres et bijoux dans deux immeubles de la Principaut­é.

- JEAN-MARIE FIORUCCI * Assesseurs : M. Florestan Bellinzona et Mme Geneviève Vallar.

Deux jeunes femmes issues de la communauté des gens du voyage d’Italie sont soupçonnée­s de vols dans les résidences « La Radieuse » et « Casabianca ». La justice s’est penchée il y a quelques jours sur leur cas. En leur absence car elles n’étaient pas présentes à l’audience. Comparaitr­ont-elles un jour devant le tribunal correction­nel pour répondre des délits reprochés ?

Deux mandats d’arrêt lancés

C’est peu probable. À moins que les mandats d’arrêt lancés à leur encontre contraigne­nt enfin ces deux jeunes femmes d’une vingtaine d’années à rejoindre la Principaut­é afin de purger leurs peines de dix-huit mois de prison ferme.

Les deux prévenues, issues d’une communauté des gens du voyage basée à Rome, avaient pénétré à la mijuillet 2020 dans l’immeuble du boulevard d’Italie, puis dans celui bordant la voie rapide. Et certaineme­nt pas pour se renseigner sur la présence d’un médecin afin de soigner leur oncle atteint du cancer, comme elles l’ont déclaré au cours de leur garde à vue.

Montres et bijoux dérobés pour   euros

C’était uniquement pour dérober des objets de valeurs. « Dans la soirée, a confirmé le président Jérôme Fougeras Lavergnoll­e, les deux prévenues dérobaient pour plus de 120 000 euros de montres et de bijoux dans les appartemen­ts des victimes.

Les relevés d’empreintes et l’exploitati­on des images vidéo mettaient les enquêteurs sur la piste des délinquant­es. »

Multiples infraction en France et Belgique

« Finalement arrêtées et interrogée­s, elles niaient les vols et reliaient leur présence à la recherche d’un praticien, poursuit le président. Malgré quelques alias, ces gitanes sont subodorées d’infraction­s identiques et multiples en France et en Belgique. »

Ultime précision : au cours de la fouille, une d’elles refusait le prélèvemen­t d’ADN et l’autre détenait une montre Rolex contrefait­e, dont il était impossible de connaître la provenance.

Laissées libres après leur garde à vue

« Il était étonnant de les savoir libérés après leur garde à vue, a précisé surpris le magistrat, car ces personnes apparaissa­ient nettement sur la vidéosurve­illance des immeubles. Et aujourd’hui, il est impossible de les situer...»

Les comporteme­nts de ces Roms ont éveillé les doléances des parties civiles. Leur conseil, Me Stephan Pastor, a réclamé respective­ment pour ses clients réparation de leurs préjudices : « 80 000 euros pour l’un, 30 000 euros pour l’autre. Cette dernière victime a été indemnisée par son assurance concernant sa montre Rolex évaluée à 35 000 euros. Elle sollicite néanmoins la somme 30 000 euros. »

Le premier substitut Cyrielle Colle sera plus diserte sur les faits reprochés « aux deux Dalton ».

« Grâce à une surveillan­ce accrue à la fois urbaine et propre aux immeubles, on apercevait deux femmes poussant les portes des résidences et en ressortir quinze minutes plus tard, à deux jours d’intervalle. »

« Personnali­tés inquiétant­es »

Évidemment pareil comporteme­nt apparaissa­it suspect, et leur interpella­tion par les policiers suivait le 17 juillet. Comme le vol avait lieu le 11 du même mois, les deux prévenues ont eu le temps de faire parvenir leur butin dans le réseau concerné afin d’alimenter son économie souterrain­e.

Les prélèvemen­ts ADN effectués au domicile d’une victime permettaie­nt d’en savoir plus. Ce sont deux personnali­tés inquiétant­es. »

L’une d’elle âgée de 22 ans fait d’ailleurs l’objet de mandats d’arrêt en Allemagne et en Suisse. La parquetièr­e a requis deux ans de prison ferme avec mandat d’arrêt pour cette Rom défavorabl­ement connue et dix-huit mois pour celle de 19 ans.

Le délibéré

Finalement, le tribunal a prononcé une peine commune de dix-huit mois ferme avec mandat d’arrêt. Plus la confiscati­on de la montre contrefait­e et le dédommagem­ent des deux plaignants à hauteur respective de 56 669 et 26 000 euros.

 ??  ??
 ?? (Photo Jean-François Ottonello) ?? Laissées libres à l’issue de leur garde à vue, les deux prévenues sont toujours recherchée­s. Deux mandats d’arrêt ont été lancés à leur encontre.
(Photo Jean-François Ottonello) Laissées libres à l’issue de leur garde à vue, les deux prévenues sont toujours recherchée­s. Deux mandats d’arrêt ont été lancés à leur encontre.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco