Charles Ange Ginésy reconduit
Réélu hier matin à la tête du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Charles Ange Ginésy liste les chantiers de son mandat : la reconstruction des vallées, le numérique, l’environnement.
Si le scrutin de dimanche a pu ménager quelques surprises, l’élection du président du Département, hier matin, n’en réservait aucune. Assis sur une majorité écrasante (52 élus sur 54), Charles Ange Ginésy a retrouvé son fauteuil… dans un fauteuil. Code électoral oblige, les conseillers ont tout de même procédé à un vote à bulletins secrets, alors même qu’il n’y avait qu’un seul candidat. À l’issue du dépouillement, après que son patronyme eut retenti à 52 reprises dans l’hémicycle, le patron de l’exécutif s’est réinstallé au perchoir.
« Je ne peux pas ne pas avoir une pensée pour mon père qui m’a tout appris(1), a-t-il lancé, debout et mains jointes. Instituteur, directeur d’école, sa devise était : ‘‘Bien faire et laisser dire’’. Je me suis toujours efforcé d’appliquer cette maxime. » Deux heures plus tard, dans le calme retrouvé de son bureau, l’édile LR détaillait ses ambitions pour ce nouveau mandat.
Quelles sont vos priorités ?
La première de toutes, c’est la reconstruction des vallées. C’est notre priorité absolue. On ne va pas reconstruire en un claquement de doigts ce que la nature a emporté et que les hommes ont mis des siècles à bâtir. C’est pour cela qu’on a fait un emprunt de millions d’euros, pour une enveloppe totale de millions avec une centaine de millions déjà engagés sur le terrain. Je pense notamment au hameau de Casterino toujours inaccessible par la route départementale. Sur la vallée de l’Estéron, des captages d’eau ont été fragilisés. De nombreux villages sont toujours sinistrés. Le chantier est immense. Et il y a urgence !
Quid de la fracture numérique ?
Il faut distinguer deux zones : celle qui relève du privé, sur laquelle nous n’avons pas la main, et celle dite d’initiative publique qui nous incombe. Sur cette dernière, nous avons eu quelques problèmes qui nous ont fait prendre une année de retard. L’objectif était de prises ; à ce jour, nous n’en avons déployé que . Les restantes seront réalisées en -. Mais il faudra aller audelà. Les usages appellent les usages. Pour servir tous les villages, il en faudra de plus que nous prévoyons à l’horizon .
Quelle solution pour les endroits totalement isolés ?
Nous passerons par le satellitaire, dont le prix a énormément baissé ses dernières années – autour de euros par prise. S’il fallait amener la fibre jusqu’aux limites des Alpes-Maritimes, cela pourrait coûter jusqu’à
euros par branchement ! Ce serait totalement irrationnel.
Vous allez poursuivre votre politique de Green deal ?
Absolument. Je crois dans les énergies du futur. Je crois en l’électrique, en l’énergie marine, en l’hydrogène. Nous tiendrons cet engagement… dans la limite des connaissances actuelles. C’est compliqué, parce que les doctrines évoluent sans cesse. Hier, le gasoil était présenté comme moins polluant que l’essence ; aujourd’hui, c’est le contraire ! Pour l’électrique, on nous dit désormais qu’on ne sait pas quoi faire des batteries usagées. Découvrira-t-on, demain, des inconvénients inattendus pour l’hydrogène ?
Dans l’hémicycle, vous avez évoqué la création d’un think tank, un groupe de réflexion sur l’avenir des Alpes-Maritimes ?
Notre devoir, c’est d’anticiper dans un monde en perpétuelle évolution. Nous devons déterminer quel département nous voulons en . Et nous donner les moyens d’y parvenir. 1. Charles Ginésy a présidé le conseil général des Alpes-Maritimes de 1990 à 2003.