La « guerre » Estrosi-Ciotti transpire dans l’hémicycle
Ils étaient invités, mercredi, à une réunion des conseillers de la majorité départementale. Douze élus de l’Union de la droite n’y sont pas allés. Pourtant, ils ont réaffirmé « unanimement » leur soutien à Charles Ange Ginésy. Dans une lettre adressée au président, ces édiles(1) expliquent leur position : « Tout d’abord, nous regrettons que notre collègue Philippe Soussi, adjoint au maire de Nice et conseiller du canton de Nice 9, n’ait pas été invité à cette réunion. » « Ensuite, poursuivent-ils, nous ne comprenons pas que vous ne soyez pas la seule puissance invitante de cette réunion […] coorganisée par un député qui a tenu des propos de division à l’égard de l’action de la majorité municipale et de la majorité régionale. »
Pas de groupe ?
« Ce serait dommageable »
Les douze signataires s’interrogent enfin « sur la pertinence de créer un groupe politique, alors même que sur vingt-sept cantons, un seul binôme souhaite siéger dans l’opposition. Dans un esprit de rassemblement et dans un souci d’économie, nous vous proposons qu’aucun groupe ne soit constitué et que l’ensemble de l’institution soit dirigé par [...] Ie président du conseil départemental. »
Le message est sibyllin. Ces proches de Christian Estrosi pointent la mise à l’écart du seul édile LREM, Philippe Soussi, élu en binôme avec Gaëlle Frontoni. Ils s’opposent également au fait que le député Éric Ciotti redevienne chef du groupe de la majorité. Charles Ange Ginésy ne nie pas le problème. « Pour l’instant, je n’ai pas répondu à ce courrier, indiquet-il. De vive voix, j’ai dit à certains que je les invitais à réfléchir. » Pour lui, pas question de faire l’économie d’un groupe majoritaire : « Ce serait dommageable, car cette structure donne des moyens aux élus pour fonctionner. »
« Aujourd’hui, leur différend est d’ordre politique »
Le patron du Département ne souhaite pas davantage être à sa tête : « Il n’est pas raisonnable que le président d’un exécutif soit en même temps le président d’un groupe politique. » Groupe dans lequel, avance-t-il, Philippe Soussi n’a pas sa place « tant qu’il restera membre de LREM ».
Le nouveau président ne nie pas la fracture : « Vous avez d’un côté le club de Christian Estrosi, de l’autre celui d’Éric Ciotti. En 2017, je pensais que le contentieux entre ces deux hommes était d’ordre personnel. Aujourd’hui, leur différend est clairement d’ordre politique. »
Et tout prêt à déborder sur les bancs du conseil départemental. 1. Il s’agit de Françoise Monier, Philippe Pradal, Caroline Migliore, Franck Martin, Catherine Moreau, Anne Ramos-Mazzucco, Martine Ouaknine, Philippe Soussi, Jean-Jacques Carlin, Romand Constant, Fatima Khaldi et Joseph Segura.