La France a besoin d’eux… ou pas
Ces derniers temps, les présidentiables se ramassent à la pelle. Il y a les virtuels, les putatifs, les possibles, les probables, les investis, les récidivistes, les folkloriques, les croquignolets. Tous en piste. Tous mobilisés pour la défense de leurs idées et de l’intérêt supérieur de la nation. Bien décidés à chiper sa place à Emmanuel Macron. Rien qu’à l’extrême gauche, ils sont quatre à se disputer marteaux et faucilles. Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) prône la révolution prolétarienne pour la troisième fois. Philippe Poutou (NPA) milite pour le Smic à euros net et la libre circulation des migrants. Fabien Roussel (PCF) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) s’arrachent
les dernières voix populaires que le Rassemblement national n’a pas phagocytées.
À l’autre bout de l’échiquier politique, Marine Le Pen (RN) guette l’entrée en lice d’Éric Zemmour, prêt à lui grappiller des bulletins sur sa droite. Chez les Républicains, Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, Michel Barnier et Bruno Retailleau s’apprêtent à défendre leur bout d’Élysée face à Laurent Wauquiez qui y pense même lorsqu’il oublie de se raser.
Les écologistes ? Présents, mon adjudant ! Yannick Jadot (EELV) est sorti du bois vingt-quatre heures après le maire de Grenoble Eric Piolle. Sandrine Rousseau, ancienne numéro du parti, affûte ses arguments pour convertir la France à l’écoféminisme. En attendant qu’Anne Hidalgo dise
« à la rentrée » si elle daigne effeuiller la
rose du Parti socialiste, il faudra compter avec les anciens « gilets jaunes » qui réclament le référendum d’initiative citoyenne (Ric) ; les généraux en retraite qui dégainent pour « sauver la France de la décadence » ; ceux qui ne sont ni de gauche, ni de droite, ni du centre – et qui peinent à comprendre qu’ils ne sont donc nulle part. Sans oublier l’inénarrable député du Béarn Jean Lassalle, chanteur a capella bien connu au Palais Bourbon, décidé à
« incarner la joie malgré la crise ».
Dans cet inventaire à la Prévert du grand n’importe quoi, il ne manque que ma tante et ma soeur. Céderontelles, l’une et l’autre, à l’amicale pression de leur entourage ? S’engagerontelles pour sauver la République, la patrie en péril et la recette originelle de la salade niçoise ? Réponse, si vous êtes sage, dans une prochaine édition.
« Rien qu’à l’extrême gauche, ils sont quatre à se disputer marteaux et faucilles : Arthaud, Poutou, Roussel et Mélenchon »