La Suisse n’a rien à perdre
Après avoir éliminé la Croatie et la France, les deux finalistes du Mondial-2018, la revancharde « Roja » et la décomplexée « Nati » se disputent à 18h le premier billet pour le dernier carré.
“Les
joueurs doivent oublier le match contre la France. On va garder ces émotions en mémoire. Je ne peux pas dire que je suis déjà satisfait de notre parcours jusqu’à présent, parce que pour moi, le plus important c’est le prochain match, le prochain cap.”
De Vladimir Petkovic, sélectionneur de la Suisse.
“On
sait que la Suisse va nous poser des problèmes. C’est une équipe difficile à battre, qui ne lâche rien comme nous, qui veut toujours aller de l’avant.”
De Luis Enrique, sélectionneur de l’Espagne.
Contre la surprenante Suisse, cette « Roja » rajeunie par Luis Enrique a l’occasion de prouver qu’elle est de retour sur le devant de la scène continentale, neuf ans après le dernier épisode de son triplé historique (Euro-2008, Mondial-2010, Euro-2012)... et surtout qu’elle peut y rester. Une trajectoire symbolise son parcours : celle d’Alvaro Morata. L’avantcentre de la Juventus Turin, critiqué et insulté pour sa maladresse en début de tournoi, a gardé la confiance du sélectionneur, et s’est transformé en héros en 8e en délivrant les siens en prolongation, avec un missile du gauche (5-3 a.p.).
« Une famille »
Jusque-là mal-aimée, la « Roja » a séduit l’Espagne, et même la presse, qui a commencé à s’enthousiasmer du parcours de cette jeune équipe remaniée, presque sans stars. Ce pari gagnant porte le sceau de
Luis Enrique : « C’est le principal artisan de tout cela. Il nous guide, il nous montre la voie à suivre, il nous a tous pris par la main dans cet Euro, staff et joueurs », a salué mercredi le gardien Unai Simon, auteur d’une bourde mémorable contre la Croatie, avant de se reprendre et de réussir plusieurs arrêts décisifs. Une osmose palpable sur le terrain : pour s’adapter à l’adversaire, Luis Enrique peut indifféremment lancer Dani Olmo, Mikel Oyarzabal, Pablo Sarabia ou Gerard Moreno, autour de l’indéboulonnable Morata en attaque. « On est une famille. C’est une sensation incroyable : quand le mot ‘ego’disparaît pour laisser place au mot ‘équipe’, c’est merveilleux », a savouré après les quarts Luis Enrique.
Xhaka suspendu
Côté suisse, l’euphorie est toujours présente : la « Nati » a déjà réussi son Euro et tentera de s’offrir un deuxième scalp majeur après celui des champions du monde français (3-3 a.p., 5 t.a.b. à 4), elle qui a souvent rivalisé dans le jeu avec les grosses équipes mais peinait jusque-là à concrétiser. Après des décennies sans remporter un seul match à élimination directe, les Suisses « veulent forcément faire mieux. Un exploit appelle celui d’après », soulignait mardi le quotidien Le Temps. Reste à voir comment ils affronteront une « Roja » qui leur disputera plus que les Bleus la possession du ballon, et surtout comment ils ont récupéré des efforts fournis à Bucarest, avec quatre jours pour souffler seulement. Il faudra aussi surmonter l’absence du capitaine Granit Xhaka, suspendu après deux cartons jaunes, et essentiel par le liant qu’il apporte au coeur du jeu, et plus encore par la rage mise à haranguer et replacer les siens.
Les équipes probables
Suisse : Sommer - Elvedi, Akanji, Rodríguez - Widmer, Freuler, Zakaria, Zuber - Shaqiri - Embolo, Seferovic Espagne : Unai Simón - Azpilicueta, Eric García, Laporte, Jordi Alba - Koke, Busquets, Pedri - Sarabia, Morata, Ferran Torres
Match à 18h