Sélections parallèles
On les appelle les sélections parallèles. Autrefois créées comme concurrentes et divergentes de LA sélection officielle, elles sont désormais plus diplomatiquement considérées comme complémentaires, et font partie intégrante du Festival de Cannes.
Elle est née d’une projection de la 14e édition en 1961. Alors que le Festival diffusait habituellement de grosses productions, The Connection, petit film indépendant de Shirley Clark, faisait sensation.
De là allait naître le syndicat français des critiques de cinéma, auquel une salle (Miramar aujourd’hui) et une semaine était indépendamment consacrée, afin de défendre les nouvelles tendances du cinéma et révéler des cinéastes du monde entier : Bernardo Bertolucci, Wong Kar-wai, Leos Carax, Denys Arcand, Andrea
Arnold ont notamment exposé leur talent naissant dans cette sélection. Cette année, c’est la dernière de Charles Tesson en tant que délégué général, qui passera la main en 2022 à Ava Cahen.
Elle s’est affirmée encore davantage en rupture avec le Festival, suite à l’arrêt de l’édition en 1968. Dénonçant un Festival bourgeois et déconnecté, 180 cinéastes contestataires, pour beaucoup issus de la Nouvelle vague, ont ensuite créé la Société des réalisateurs français, dont la sélection devait rivaliser avec celle du Festival, en révélant des cinéastes inconnus. Contre-Festival
à l’origine, elle en est devenue une sorte d’antichambre, dont George Lucas, Ken Loach, les frères Dardenne, Michael Haneke ou Spike Lee ont eu les honneurs, avant de briller ensuite dans l’autre compétition au Palais.
Et si le Festival officiel conserve tout son prestige, et a créé la section Un certain regard pour mettre lui aussi en valeur des films originaux et les talents de demain, il arrive que les oeuvres présentées à la Semaine de la critique ou à la Quinzaine volent la vedette (au sens propre comme au figuré) du jour à la Sélection officielle. Raison de plus pour ne pas les ignorer...