Monaco-Matin

Taille patron... à temps plein

Depuis qu’il a intégré le team Yamaha usine, Fabio Quartararo allie performanc­e et constance. Solide leader à mi-parcours, le Niçois a son destin en main. Le titre lui tend les bras !

- GIL LÉON

Pour connaître la suite et la fin de ce palpitant feuilleton dont il tient le premier rôle, il faut s’armer de patience. Ronger son frein, aujourd’hui, demain, encore et toujours, jusqu’au bout d’un break estival durant lequel les fans français en manque de leur shoot d’adrénaline cathodique vont compter les jours. Encore quatre semaines à tenir avant la reprise des hostilités du MotoGP fixée du 6 au 8 août dans les montagnes autrichien­nes (GP de Styrie). Avant l’aube d’une seconde moitié de saison qui pourrait sceller l’entrée de Fabio Quartararo dans la cour des grands. À mi-chemin, alors que neuf courses ont été disputées, de Losail à Assen, et qu’il en reste dix inscrites sur la feuille de route 2021, difficile d’imaginer un autre dénouement, tant la domination du jeune prodige niçois du camp Yamaha semble implacable.

Les chiffres parlent d’euxmêmes : 4 victoires au compteur (3 en 2020), mais aussi deux podiums supplément­aires (0). De quoi virer en tête assis sur un douillet matelas de 156 points (127 marqués en 14 courses l’an dernier !), 34 longueurs devant le « meilleur des autres », son voisin cannois Johann Zarco (Ducati Pramac)...

Une récolte printanièr­e déjà excellente, qui aurait pu être encore plus conséquent­e sans les deux « coups de frein » improbable­s de Jerez (douleur à l’avant-bras droit) et Barcelone (combinaiso­n défaillant­e) où le succès lui tendait les bras. En l’espace de trois mois, le voilà devenu le pilier de la marque aux diapasons. Le seul. L’unique. L’indispensa­ble. Comme l’ogre Marc Marquez dans la maison d’en face, chez Honda.

« Mon esprit et mes buts sont plus clairs »

Il y a deux ans, son entrée retentissa­nte sur la piste aux étoiles de la catégorie reine avait convaincu l’étatmajor de Yamaha de le « bombarder » successeur de l’icône Valentino Rossi au sein du team usine en 2021. Bonne pioche ! À 22 ans, l’enfant terrible de la baie des Anges s’affirme comme le nouveau taulier. Un patron à temps plein qui a parcouru un sacré bout de chemin depuis le terme de cet exercice 2020 en dents de scie conclu en 8e position du championna­t après avoir si longtemps mené la danse au guidon de la M1 du team satellite Petronas SRT.

« L’an dernier, je suis passé à côté de l’occasion de me battre jusqu’au bout pour le titre », n’a-t-il pas manqué de rappeler le 27 juin à Assen (GP des Pays-Bas), au soir d’une démonstrat­ion magistrale de force, juste avant de prendre la route des vacances. «Onaeudes soucis avec la moto, j’ai compris que je n’avais pas toutes les cartes en main et je me suis collé trop de pression. Mais j’ai retenu les leçons. Et maintenant, je me sens mieux mentalemen­t, dans le garage comme sur ma machine. Mon esprit et mes buts sont plus clairs. » Indéniable­ment, le travail effectué durant l’hiver auprès de son psychologu­e porte ses fruits. Les efforts accomplis sur une Yam’ débarrassé­e

Dans la cathédrale d’Assen, juste avant la coupure estivale, Fabio Quartararo a encore assommé la concurrenc­e.

de ses problèmes de fiabilité aussi. «Jesuisà un très bon moment de ma carrière. Chaque fois que je monte sur ma moto, je me sens de mieux en mieux, très bien, très en confiance. Je suis rapide et je veux que ça continue jusqu’à la fin de la saison. »

Des rivaux largués, un coéquipier laminé

Le chemin reste long et semé d’embûches, certes. Sur un fil et sans filet, n’importe quel coup d’arrêt, ici ou là, peut coûter cher. Mais à la régulière, franchemen­t, on voit mal l’un ou l’autre de ses principaux rivaux plus ou moins largués renverser la vapeur. Nul doute que Zarco, mais aussi Joan Mir (Suzuki/4e à 55 pts), un champion en titre pas encore prêt à céder le trône, et

AUTO / FIA FORMULE 3

Miguel Oliveira (KTM/7e à 71 pts), l’autre valeur montante, jetteront toutes leurs forces dans la lutte finale. Maverick Viñales, lui, a dévissé illico. Vainqueur de la course d’ouverture, au Qatar, l’Espagnol de 26 ans, voisin de stand de Rossi depuis 2017, espérait marquer son territoire. Fausse piste ! Il s’est ensuite fait laminer par « El Diablo ». Une descente aux enfers express qui vient d’aboutir à un divorce anticipé en fin de saison. Les spéculatio­ns vont déjà bon train concernant l’identité du remplaçant qui aura le redoutable honneur de côtoyer en 2022 le porteur du numéro 20.

Ou du numéro 1, peut-être ? La suite au prochain épisode.

Vivement la fin des vacances !

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Jorge Lorenzo,

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