Lucas, ans : « J’y ai vu un moyen de gagner facilement de l’argent »
Nous l’appellerons Lucas. Âgé de 17 ans et vivant non loin de Hyères, il vient d’être admis au baccalauréat et intégrera à la rentrée prochaine l’université de La Garde. Comme « tout le monde » dans son entourage proche, Lucas a passé ses années lycées à parier sur le « football, le tennis et le basket ». « Pourtant, le sport ne m’intéresse pas. Mais j’y ai vu un moyen de gagner facilement de l’argent. » Aujourd’hui, le jeune homme ne joue plus. «Jesuisà sec là. En fait, j’ai un peu gagné, mais souvent perdu. »
Des gains dépensés en paquets de biscuits
Reconnaissant sans peine avoir joué « souvent », Lucas estime pour autant ne s’être jamais mis en danger. « Je ne jouais que mon argent de poche. Quand il n’y en avait plus, et bien il n’y en avait plus. Et si je gagnais, cela me payait un paquet de biscuits supplémentaire ! » [rires] Toujours mineur, l’ex-lycéen n’a pas cherché à gruger les plateformes en ligne en s’inscrivant sous le nom de ses parents, « trop compliqué ». « Il faut avoir une carte bancaire, une carte d’identité et un justificatif de domicile. » Une fois les pièces reçues, le site envoie par courrier un code à usage unique. « Le plus simple, c’est de télécharger l’application Parions Sport qui permet de cocher le pari qu’on souhaite jouer. Ça donne un QR code qu’on fait valider dans une machine au bureau de tabac. »
Pourtant, comme chez tous les détaillants de la Française des jeux, un écriteau rappelle que « les jeux d’argent sont interdits aux mineurs ».
« Quand tu gagnes il y a une satisfaction »
Le buraliste, en cas de doute, est même habilité à demander une pièce d’identité. « Mais cela n’arrive jamais, sourit Lucas. Déjà qu’il nous vend des cigarettes, alors pour les paris, il n’y a pas de soucis... En plus, comme j’ai un pote qui gagne pas mal, il lui est arrivé de nous demander des conseils pour jouer comme nous ! Et si jamais on se fait refouler, on demande à quelqu’un dans la rue de jouer pour nous. » En cas de contrôle, le détaillant risque désormais une forte amende. Lucas n’en a que faire. Dès que son portefeuille sera à nouveau rempli, il n’exclut pas retenter sa chance. « Même si ce sont des petits gains, quand tu gagnes il y a une satisfaction. Tu as bossé ton match, tu as vibré et gagné de l’argent. C’est cool ! En revanche, heureusement que je n’avais plus rien pour l’Euro de football, sinon j’aurais pris cher, surtout avec le France-Suisse ! »