Monaco-Matin

La tour de Pise

Depuis le début de l’Euro, Giorgio Chiellini, 37 ans, penche du bon côté.

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Il a muselé Lukaku à l’expérience et fait le show contre Alba. A l’Euro, le vétéran Giorgio Chiellini, 37 ans, s’éclate avec l’Italie pour ce qui pourrait être son dernier grand tournoi. La «Tour de Pise» (ville où il est né en août 1984) a accumulé les titres nationaux : champion d’Italie à neuf reprises et vainqueur de cinq Coupes d’Italie avec la Juventus, il a même été champion en 2e et en 3e division. Mais dès qu’il s’agit de compétitio­ns internatio­nales, son palmarès est quasiment vide, avec un seul titre de champion d’Europe en moins de 19 ans .... En Ligue des champions (2017) avec la Juve comme à l’Euro (2012) avec la Nazionale, il a perdu les deux finales qu’il a disputées.

Energie à revendre

Depuis le début de la compétitio­n, le capitaine aux 111 sélections affiche une tranquilli­té à toute épreuve aux côtés de Bonucci, son coéquipier et ami aux 108 capes. Mais surtout, le « sinistre de la défense » a de l’énergie et de la bonne humeur à revendre. Chiellini état arrivé à l’Euro avec une « immense volonté de se refaire », après le fiasco de la qualificat­ion ratée pour le Mondial en 2018 : « On ne pourra jamais l’oublier, mais on a réussi à transforme­r la déception en enthousias­me», disait-il. Face aux Turcs (30), cette envie de revanche a sauté aux yeux. Face aux Suisses (3-0), il a même cru marquer son 9e but avec la Nazionale mais la VAR l’a refusé pour une main, avant qu’il ne doive quitter les siens, rattrapé par une blessure musculaire. Face à la Belgique, pour son retour, il a muselé Lukaku «à l’ancienne», avec un marquage strict, et gratifié Kevin De Bruyne d’un étincelant sourire après avoir contré sans trembler l’un de ses tirs surpuissan­ts.

« Je savoure »

Et face au capitaine espagnol Jordi Alba, avant la séance des tirs au but victorieus­e en demi-finale, cela a même tourné au show : devant les caméras, on a vu Chiellini chambrer son homologue en lui donnant une petite bourrade puis en l’enlaçant brusquemen­t. L’Espagnol, beaucoup plus tendu, a semblé désarçonné face à cet Italien monté sur ressorts. « Je savoure chaque moment, toujours avec le sourire et le respect avec mes adversaire­s» , a-t-il assuré hier. «Jerigole, j’embrasse, c’est quelque chose que j’ai toujours fait. Ce n’est pas de la déstabilis­ation », a-t-il ajouté. Chiellini dispute cet Euro avec le soulagemen­t et la légèreté de celui qui pensait que la fête aurait lieu sans lui. Blessé quasiment toute la saison précédente, il n’aurait sans doute pas été en mesure de disputer l’Euro l’an dernier et a profité du report pour se remettre sur pied. Une sérénité dont il fait profiter ses partenaire­s: « Mon rôle est davantage celui d’un pompier, pour dédramatis­er ce qu’il pourrait y

avoir de tension ». Une sérénité dont il fait profiter ses partenaire­s Et ce n’est pas son avenir en club qui semble le perturber. S’il devrait prolonger l’aventure à la Juventus, le club où il joue depuis 2005, il est actuelleme­nt officielle­ment sans club depuis le 30 juin.

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(Photo AFP)

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