Monaco-Matin

Il meurt dans l’explosion d’un bateau à Tahiti

P4

- JULIE BAUDIN jbaudin@nicematin.fr

Ce devait être nos vacances de rêve. Elles se sont transformé­es en cauchemar. » Plus de trois semaines après l’explosion du catamaran qu’elle avait loué avec sa famille et où son frère Christian a trouvé la mort, Coralie Costemalle accuse toujours le coup. « Ces trois dernières semaines ont été très éprouvante­s confie-t-elle. Il y eut l’accident, puis la recherche du corps et l’ouverture d’une enquête pour homicide involontai­re avec toutes les formalités administra­tives. Tout cela a été très long… Aujourd’hui nous sommes de retour en France. Avant de partir, nous avons pu faire enterrer mon frère en Polynésie, il s’y sentait si bien… C’est presque un soulagemen­t dans ce cauchemar. »

Des bidons de même couleur

Le 22 juin dernier dans la baie de Haapu à Huahine, une île de l’archipel polynésien, à la suite d’une mauvaise manipulati­on au moment de ravitaille­r le bateau en carburant, une explosion près du poste de pilotage a coûté la vie au frère de Coralie, Christian Costemalle, un résident monégasque de 57 ans qui vivait boulevard du Jardin exotique et qui exerçait la profession de couturier.

« Nous étions en famille avec mes deux frères, les skippers, sur ce catamaran de 38 pieds que nous avions loué pour une dizaine de jours pour une croisière aux îles Sous-le-Vent. Nous profitions tous ensemble en famille de vacances de rêve. Mes deux frères, Christian et Nicolas, étaient au poste de pilotage, raconte Coralie Costemalle. La société de location avait disposé dans le bateau des bidons de gasoil pour le carburant du catamaran et un bidon d’essence, de la même couleur, qui était destiné à l’annexe. Christian est allé chercher un bidon de gasoil pour refiouler le cata. Il a pris le premier bidon qui se présentait à lui. C’était celui de l’essence… Il n’a pas dû faire attention car les bidons étaient tous de la même couleur, même si sur ce bidon il y avait bien une étiquette avec écrit dessus ‘‘essence’’...

Coralie Costemalle poursuit, « Il a versé sur le moteur chaud et tout a explosé. Il est mort sur le coup. Mon autre frère qui était à quelques mètres n’a rien eu. Nous non plus, à part le souffle de l’explosion que nous avons clairement ressenti. C’était une erreur de manipulati­on. Rien de plus. »

Coralie et sa famille craignent alors une seconde explosion. « Un pêcheur qui n’était pas très loin est venu nous secourir, il fallait faire vite et quitter le bateau. Nous avons alors tenté de retrouver mon frère, on pensait qu’il était tombé dans l’eau. En vain… Puis les secours ont mis un peu de temps à arriver, car nous étions dans la partie sud de l’île qui est le côté désertique de Huahine. »

Le corps retrouvé dans l’épave quelques jours plus tard

Le corps de Christian Costemalle sera retrouvé quelques jours plus tard par des plongeurs volontaire­s dans l’épave du catamaran de location qui gisait par 10 mètres de fond.

« Après l’explosion nous avons été hébergés dans un hôtel situé à proximité du lieu de l’accident. Et nous avons reçu l’extraordin­aire soutient de la population de l’île de Huahine. » Coralie Costemalle poursuit, « une enquête pour homicide involontai­re a été ouverte à Papeete pour des questions d’assurance. Nous, nous n’attendons rien de particulie­r de celle-ci. Nous avons eu au téléphone la société qui a été très correcte. Nous avons discuté pour savoir ce qui s’était réellement passé surtout pour ne pas que cela se reproduise. »

 ??  ??
 ?? (DR) ?? Christian Costemalle avait  ans. Il était résident monégasque et vivait sur le boulevard du Jardin exotique. Il avait un fils âgé aujourd’hui de  ans. Amoureux de la Polynésie, sa famille a souhaité qu’il y soit enterré.
(DR) Christian Costemalle avait  ans. Il était résident monégasque et vivait sur le boulevard du Jardin exotique. Il avait un fils âgé aujourd’hui de  ans. Amoureux de la Polynésie, sa famille a souhaité qu’il y soit enterré.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco