Le jour où Napoléon III racheta... la ville de Menton
Il est de ces histoires qui changent la vie d’un peuple. La ville de Menton possède un passé particulier. C’est en partie due à sa position géographique. La cité des citrons se trouve aux extrémités de la frontière avec l’Italie, mais aussi avec la Principauté de Monaco. « On est entre deux frontières, sourit Valérie Rondelli. Géographiquement et historiquement, nous sommes une enclave. »
La ville a connu de nombreuses périodes différentes. Menton est ainsi passée sous protectorat espagnol, sarde, monégasque, italien et français. La responsable des archives municipales résume l’histoire de la cité en une petite phrase : « On est une sorte de petite île entourée par des pays qui se sont battus pour nous avoir. »
millions de franc-or pour avoir la ville !
En 1860, après plusieurs mois de confusion politique, la Savoie et Nice sont rattachées à la France suite à la signature du traité de Turin. Menton et Roquebrune appartiennent alors à la Principauté de Monaco, mais les habitants ont le choix de décider de leur appartenance. Après un vote, ces derniers décident de devenir français. Napoléon III, roi de France, propose donc un marché au Prince de Monaco, Charles III. « Napoléon III a racheté les deux villes pour 4 millions de franc-or ! », s’exclame Valérie Rondelli. Le traité du 2 février 1861 officialise les ventes de Menton et Roquebrune à la France.
Cette somme importante a donc changé le cours de l’histoire de ces deux villes, mais aussi celle de Monaco, comme le souligne la responsable des archives de Menton : « Monaco avait des dettes. Avec cette somme, la Principauté a pu bâtir son prestige actuel. » Finalement, ce deal était gagnant-gagnant.