Monaco-Matin

Le soleil et la plage »

-

Quelles peuvent être les ambitions de l’OGC Nice cette saison ?

C’est très difficile de le dire, à cause d’une multitude de paramètres. Si vous sondez les entraîneur­s de L, quinze voudront jouer le haut de tableau. J'espère vivre une saison agréable, avec des émotions. Après, vous dire il faut qu’on soit européen... Aujourd’hui, on ne m'a fixé aucun objectif. L'ambition, c'est qu'on soit une bonne équipe du championna­t. Pour le reste, c’est difficile de parler de classement.

L’objectif, c’est aussi de redonner de l’émotion à un public niçois qui en manque cruellemen­t depuis des années ?

(Il réfléchit) Depuis des années ?

Depuis le départ de Lucien Favre...

Oui, je pense que Lucien a donné des émotions. C’est un public connaisseu­r et exigeant, qui attend beaucoup du club, de l'actionnair­e Ineos, de mon arrivée, je le sais. On va tout mettre en oeuvre pour être le plus performant possible et que cette équipe ressemble au public niçois.

(Ironique) Le match contre Lausanne (-) les a rassurés...

Je sais, moi aussi j’ai été très rassuré (sourires).

Vous étiez plutôt agacé d’ailleurs à la sortie de ce match.

Ce n’est pas une question d’attitude, je sais qu’il y avait aussi une charge de travail à encaisser. Pour la faire courte, il y avait - joueurs en première période qui feront partie de l’effectif, et il n’y en avait qu’un en seconde période. Ce n’est pas plus compliqué que ça, c’est une question de niveau.

Donc ce n’était pas tant une surprise au final ?

Ce n’est pas une surprise mais c’est une claque. Ça veut dire : (il se tape sur la main) il faut se réveiller !

Vos premières impression­s sur ce groupe ?

Travaille bien, réceptif, très jeune, avec des joueurs qui sont en attente de connaître leur avenir, qui n’ont peut-être pas été heureux ici. Il y a aussi des joueurs qui n'ont pas répondu aux attentes du club.

Les performanc­es appartienn­ent aux joueurs, c’est trop facile de chercher des circonstan­ces atténuante­s. Quand une équipe est performant­e, la réussite appartient aux joueurs. Quand elle l’est moins, évidemment que ça retombe sur l’entraîneur. Mais les joueurs ont aussi leur part de responsabi­lités.

Vous avez eu des bonnes surprises ? Des joueurs qui paraissaie­nt en difficulté mais que vous pensez relancer ?

Oui... mais je ne donnerai pas de nom. Ça passe ensuite par des échanges pour connaître la volonté du joueur. Dans cette période-là, certains s’appuient sur les infrastruc­tures du club pour se préparer à partir ailleurs. C’est la réalité du métier.

Nice a souvent été pénalisé par les blessures. A Lille, vous étiez plutôt épargné dans ce secteur. Parce que vous avez trouvé la bonne méthode avec votre staff ?

Vous dire oui ce serait critiquer le travail de Patrick, et ce serait très réducteur. Il y a aussi des profils de joueur, ce qu'ils font de leur vie, l'exigence... Ce qu'on peut amener au joueur dans la préparatio­n, dans l'hygiène de vie, la diététique, la qualité de sommeil et les écrans. Ici, il fait beau, il y a beaucoup de choses autour. Si vous êtes pro et exigeant, vous mettez tout en oeuvre pour être performant, vous n’allez pas six heures au soleil au premier jour de repos. Le premier regard que j'ai, c’est Dante. Il arrive à  h et part à  h pour profiter de toutes les installati­ons et bien récupérer. On doit coller à cette image-là.

C’est ce qui a dicté votre carrière ?

Oui et je l’ai gardé au fur et à mesure de mes rencontres et expérience­s en tant qu’adjoint et entraîneur. Ici, c’est peut-être plus difficile parce qu’il y a des tentations et qu’un sportif de haut niveau a besoin d’être vigilant.

Vous pouvez pister vos joueurs parfois ?

Ah non, je ne suis pas un policier, je ne vais pas mettre des puces sur les voitures. Mais c’est la manière de construire un vestiaire avec des joueurs qui ont envie de retrouver le haut niveau ou des joueurs d’un certain âge qui montrent qu’ils peuvent encore performer grâce à leur hygiène de vie irréprocha­ble.

On pense à Dante ici, à Lille vous aviez Fonte...

Exactement. Et je n’avais pas que Fonte, il y avait aussi Burak Yilmaz.  et  ans, deux machines.

Dante, vous le trouvez comment ?

Il a repris les séances cette semaine à  %. On les avait adaptées parce qu’on n’avait pas encore le feu vert du chirurgien.

On s'est plié au protocole. Son profession­nalisme, son hygiène de vie et sa mentalité vont faire que ça va aller tant que son genou va bien. Il est pro, il fait tout, il pourra jouer son premier amical pendant le stage.

On a souvent reproché le manque de caractère dans l’effectif niçois l’an dernier. Comment l’avez-vous perçu de l’extérieur ?

Deux paramètres me semblent importants : quand vous avez vos supporters et quand vous ne les avez pas. Il y a des équipes qui ont besoin de leur présence pour avoir un supplément d'âme. Il y a également eu des blessures de joueurs importants comme ReineAdéla­ïde et Dante, des référents qui ne bougent pas, qui gardent le cap quand la tempête arrive. On ne peut pas demander à des gamins de  ans de tenir la baraque.

(Il réfléchit) Peut-être aussi que le fait de se retrouver européens comme ça en mars (), sans grosse bagarre, tout le monde n’était pas préparé à l'exigence du haut niveau. La qualité du vestiaire, le caractère de l'équipe, on les voit dans les mauvais moments.

‘‘

Le - contre Lausanne ? Ce n’est pas une surprise. Mais c’est une claque.”

‘‘

Je ne suis pas policier, je ne vais pas mettre des puces sur les voitures ”

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco