Monaco-Matin

« Quand on dépasse les limites... »

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Comment l’entraîneur a-t-il évolué ?

J’aime toujours la proximité avec mes joueurs, j’ai besoin d’entretenir une relation forte avec eux. Mais j’ai désormais plus de recul. Je peux prendre des décisions très fortes, sans état d’âme, pour le bien du groupe. Il n’y a aucun joueur plus grand que l’équipe. Seule la performanc­e collective compte. Quand on dépasse les limites, je peux être radical. Mais ce n’est jamais irréversib­le. Tout le monde a le droit de faire des erreurs.

Comment s’adapte-t-on aux nouvelles génération­s ?

A mon époque, c’était inconcevab­le d’aller taper à la porte du coach. Les comporteme­nts ont changé. J’ai trois garçons de  ans,  et  ans. Mes joueurs ne sont pas mes enfants, mais je peux avoir le même mode de fonctionne­ment avec eux. J’explique mes décisions, ma porte est toujours ouverte. Ils doivent juste accepter la décision prise. Je ne condamne jamais un joueur.

Qu’est-ce qui vous agace au plus haut point ?

Le manque d’exigence et d’investisse­ment. C’est incompréhe­nsible quand on fait un tel métier, qui n’en est pas un mais un sport qui est devenu une passion. C’est une chance de bien vivre de ça. Je ne peux pas tolérer qu’on ne s’en rende pas compte. Je préviens le joueur : soit il réagit, soit il n’est pas fait pour ça. Il peut aussi comprendre plus tard. C’est parfois un conflit génération­nel. Des joueurs mettent plus de temps à atteindre leur maturité.

Il est donc essentiel d’avoir des cadres ?

C’est même indispensa­ble.

En avez-vous assez dans votre effectif ? Christophe Galtier en compagnie de Bob Ratcliffe, au centre d’entraîneme­nt.

(Direct) Non. Mais on va y remédier. Il faut des cadres. Ce n’est pas une critique envers les joueurs à dispositio­n. Le football moderne est un foot très intense, qui demande beaucoup d’efforts. C’est également très exigeant, très tactique. Le joueur cadre maîtrise tout ça, c’est un exemple. Mais il faut également de la jeunesse, avec l’insoucianc­e, la force et la vitesse qui vont avec. Il faut un bon mix.

Vous espérez en avoir bientôt ?

Le mercato peut prendre du temps compte tenu de la situation économique, de l’Euro. Les grosses cylindrées n’ont pas encore fait leur marché. Il y aura ensuite un effet domino. Sans oublier la crise du Covid et celle des droits TV qui sont loin d’être finies. Je vous le dis calmement là, mais je ne le suis pas toujours (rires). On part en stage jeudi (lire demain, ndlr). Il serait intéressan­t d’avoir des recrues. C’est pour ça que j’ai décalé le stage. Lors des quinze premiers jours, c’est la garderie. On va jouer quatre matchs amicaux en stage, je pense qu’il est envisageab­le de voir de nouveaux joueurs dans les prochains jours.

Allez-vous évoluer en -- ?

C'est mon schéma depuis longtemps. J’ai mes repères. Il faut maintenant avoir les bons profils, notamment sur les côtés, où il faut percuter.

DolbergGou­iri, c’est l’idée en attaque ?

Entre autres. Il y aura un troisième attaquant, voire un quatrième. Je n’ai pas échangé avec Kasper pendant l’Euro. Cela aurait été déplacé. Ses bonnes performanc­es sont importante­s pour lui et le club. Il a traversé beaucoup d’épreuves ici. Il a un vrai potentiel, se déplace très bien, on voit qu’il sort du « moule Ajax ». Je veux le garder, je ne lui

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Il faut des cadres. On va y remédier”

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Dolberg ? Je veux le garder”

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Le --, c’est mon schéma. J’ai mes repères”

ai pas fait part de mon envie. Je lui exposerai mon modèle de jeu quand il reviendra. On aura un ressenti.

A-t-il des envies d’ailleurs ?

Je ne suis pas au courant. Mes dirigeants ne m’ont rien dit en ce sens. Généraleme­nt, les joueurs qui ont une grande envie de partir, je ne les retiens pas. Après, ça se passe avec le club.

Quel est votre rôle dans le processus de recrutemen­t ?

Julien (Fournier) et son équipe identifien­t les profils, qui m’ont été présentés en amont. Je fonctionna­is comme ça avec Luis Campos également. Mon travail, c’est le terrain, la gestion du vestiaire, la préparatio­n de l’équipe, comment faire pour l’améliorer. C’est déjà beaucoup.

Vous n’entrez pas en discussion avec un joueur pour le convaincre de vous rejoindre ?

Non. Je le fais seulement dans la phase finale du deal, quand les accords sont trouvés car un joueur a évidemment besoin d’entendre l’entraîneur avant d’entériner son choix.

Atal est un latéral droit à vos yeux ?

Oui, un latéral droit très moderne. Il a encore une belle marge de progressio­n. Il était baladé entre les postes parce que Patrick (Vieira) avait dû bricoler à cause des blessures. Il est revenu de manière adaptée la semaine dernière, il a repris l’entraîneme­nt collectif ce lundi.

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(Photo Frantz Bouton)

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