« Non au pass de la honte »
Parti du Vieux-Nice le matin, le rassemblement a duré de longues heures jusqu’à la Libération, hier. Pas de débordement pour les 1 600 manifestants, mais des slogans portés sur l’atteinte aux libertés.
Certains sont anti-vaccin. D’autres anti-pass sanitaire. Il y avait surtout une forme de ras-le-bol général, hier à Nice. Un cortège hétéroclite, constitué dès la fin de matinée. Un cheminement de plusieurs heures, né dans les ruelles étroites du Vieux-Nice avant que les rangs ne se garnissent. « C’est pour notre avenir et celui de nos enfants qu’on est là », lance une dame au milieu de la foule. Car, oui, il s’agissait bien de foule. De centaines de personnes descendues dans la rue, déterminées à traverser la ville. Et surtout à se faire entendre, mégaphones en main et sifflets en bouche. Qu’ils soient retraités, jeunes actifs, « gilets jaunes » ou infirmières. Ils étaient environ 1 600 au plus fort du mouvement.
Des passants rejoignent le mouvement
« Nous sommes contre l’application de ce pass. Il faut être tous ensemble, si nous voulons résister » , encourage un homme, tête au-dessus de la mêlée, place Garibaldi. Le cortège gonfle gentiment pendant l’heure de midi.
Les voies du tramway sont bloquées, le trafic perturbé. La police veille mais ne relève aucun
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées place Garibaldi.
débordement. Après de longues minutes immobiles marquées par quelques discours désorganisés, direction la place Masséna. Les drapeaux tricolores s’agitent, les chants reprennent. La Marseillaise en premier lieu. Des passants s’arrêtent. Applaudissent ou jettent des coups d’oeil, c’est selon. « Venez nous rejoindre ! », exhortent les manifestants le long de l’avenue Jean-Médecin. Nouvelle halte au quartier de la Libération. Les maraîchers tentent de se frayer un chemin pour remballer leur marchandise. Les manifestants se questionnent, ne savent pas vraiment s’ils veulent rester ou repartir. Un autre cortège a semble-t-il pris forme, place Garibaldi. Demi-tour pour le rejoindre. Les antibois viendront se greffer au groupe quelques minutes plus tard (lire ci-dessous).
« Ça pose de vraies questions juridiques »
Florence n’est pas la plus véhémente du rassemblement. Elle se situe à quelques pas du bout de carton frappé de l’inscription « vaccin = poison. » Elle n’est pas anti-vaccin. Mieux : elle est déjà vaccinée. « Deux doses, depuis six mois. C’était mon choix, ma décision. » Elle est secrétaire médicale et voulait battre le pavé niçois. « Pour montrer qu’il n’y a pas que des antivax, des complotistes, des frontistes, des gilets jaunes, énumère-t-elle. Moi, je ne suis rien de tout ça. Si je suis là, c’est pour protester contre le fait de rendre obligatoire le vaccin, en commençant par une catégorie de citoyens. » Beaucoup réclament de pouvoir choisir, et de ne pas subir. « C’est une décision qui appartient à chacun d’entre nous. Je veux que ces enjeux soient débattus et non imposés. Cela pose de vraies questions juridiques, comme la question de l’intégrité physique, par exemple. » «Un pass de la honte» , comme beaucoup le scandent.