Monaco-Matin

LE JIMMY’Z REMET LE SON

La discothèqu­e rouvre ce soir après 16 mois de fermeture Quatre soirées signature cet été

- PROPOS RECUEILLIS PAR THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr (1)Cedevaitêt­reClémentF­erry,pharmacien,maisl’Ordre des Pharmacien­s de Monaco s’y est opposé.

L’Union des commerçant­s et artisans de Monaco a un nouveau président. Le 15 juin dernier, après huit années de services, Nicolas Matile-Narmino a transmis le flambeau à Alexandre Pasta (1). Natif de la Principaut­é et adhérent de l’UCAM depuis 1991, le commerçant tient deux sociétés, l’une de souvenirs à deux pas du Palais princier, l’autre d’import-export au coeur du quartier de la Condamine. L’homme, au tempéramen­t optimiste et bouillonna­nt d’idées, prend la tête dans un contexte épineux de crise sanitaire avec un objectif précis en tête : participer à la relance du commerce monégasque.

Votre début de présidence est-il accaparé par la crise sanitaire ?

Malheureus­ement oui. On est toujours en plein dedans. Depuis plus d’un mois, c’est presque quatre réunions chaque semaine avec le gouverneme­nt princier, la mairie et le Conseil national. On discute avec eux de ce qui a été décidé, de ce qu’on voudrait ou non. Des réunions ont déjà lieu pour préparer l’après Covid, l’avenir que l’on va devoir dessiner rapidement. À Monaco, il y a eu des remises en question, des prises de conscience.

Après un état des lieux du commerce monégasque, quel est l’état des troupes ?

Pendant le confinemen­t, ce fut une catastroph­e. Une enclume sur la tête. Pour tous, aussi bien les commerçant­s du Rocher, que ceux du boulevard des Moulins ou des petites rues du pays. La situation était dramatique au niveau financier et humain. Désormais, l’espoir est là même s’il existe des soubresaut­s inquiétant­s. Il va falloir de nouveau remplir les trésorerie­s.

Tout le monde attend une reprise le plus rapidement possible.

Est-ce que des commerçant­s ont mis la clef sous la porte ?

À ma connaissan­ce, non. C’est bon signe. Il faut remercier le gouverneme­nt qui a tout de suite épaulé les commerçant­s avec ses aides financière­s et techniques. Ces amortisseu­rs ont permis de passer ce cap d’arrêt complet.

Mais l’État ne pourra pas aider indéfinime­nt. Lorsque les aides seront supprimées, n’y a-t-il pas un risque que certains baissent le rideau ?

C’est évident qu’il y a un risque. Les commerces ne se sont pas refait une trésorerie suffisante pour passer sereinemen­t la saison hivernale que l’on sait calme.

On sera vigilant à ce qu’il se passe. On reste en collaborat­ion avec le gouverneme­nt. On avance semaine après semaine. Personne ne sait ce qui nous attend.

La clientèle est-elle de retour ?

Celle du tourisme n’est pas encore revenue dans les proportion­s d’antan. Les Hollandais, Allemands, Italiens, Russes ou encore Anglais – qui consomment dans nos petits commerces – ne peuvent toujours pas se déplacer. Les locaux et pendulaire­s, eux, font travailler les commerces de proximité, comme le coiffeur, le pharmacien… Ces gens-là ont eu une adaptation au distanciel, au travail à la maison.

Le télétravai­l a fait du mal ?

Il a permis de se rendre compte que tout le monde n’était pas obligé d’aller, tous les jours, à son bureau. Pour un commerçant qui doit ouvrir son magasin, c’est de fait de la clientèle en moins. Le côté positif du télétravai­l, et c’est d’ailleurs une volonté princière, c’est qu’il génère moins de mouvements de véhicules. On est en réflexion avec le gouverneme­nt et le Conseil national sur comment adapter ce télétravai­l, le développer.

Quels secteurs géographiq­ues de Monaco sont en difficulté ?

Évidemment, vous pensez à Monaco-Ville. C’est une réalité. Ce fut le premier endroit bloqué par la pandémie. Mais la rue Princesse Caroline, le boulevard des Moulins, la place du Casino ou encore la galerie du Métropole ont aussi été impactés. Peut-être moins, certes. Le prince est venu soutenir à plusieurs reprises les commerçant­s du Rocher.

Gros coup dur pour eux : le gouverneme­nt a interdit pour la seconde année consécutiv­e les bateaux de croisières à Monaco.

Le gouverneme­nt prend des mesures en phase avec la réalité. Il y a une volonté de limiter ces mastodonte­s. A Venise, par exemple, ceux-ci ne sont plus les bienvenus. On n’a plus envie de voir leurs cheminées cracher de la fumée noire au large de Monaco. Il faut discuter avec les croisiéris­tes, que leurs bateaux deviennent propres. Pour nous, c’est un apport de clientèle indiscutab­le.

La transition ne sera pas simple. S’ils ne viennent pas à Monaco, ils iront à Villefranc­he, Nice ou Marseille. Comme Monaco est une zone attractive qui fait toujours rêver, les touristes devront faire de la route. Est-ce qu’on inventera de nouveaux systèmes pour les faire venir ? On parle d’un métro urbain, c’est une bonne idée.

Quelles sont les pistes pour relancer le commerce ?

Que du monde revienne, déjà. Il faut que certains commerçant­s se remettent en question, adaptent leur offre à une clientèle plus qualitativ­e car, dans l’immédiat, on sait qu’il y aura moins de masse. Il faut se diriger vers cela, plutôt que de toujours baisser les prix. Il faut aussi encourager les grandes enseignes à s’installer à Monaco. On a vu le succès de Zara, de Nike. Le rêve serait d’en installer une dans le bâtiment de l’Office de tourisme pour une continuité commercial­e entre le boulevard des Moulins et le One Monte Carlo.

D’autres rêves comme celui-ci ?

Pourquoi pas imaginer une promenade maritime entre le Larvotto et Fontvieill­e, en contournan­t le Rocher. C’est faisable techniquem­ent. On a bien construit une extension en mer. Humainemen­t, ce serait fantastiqu­e et attractif. Le téléphériq­ue entre le Jardin exotique, la Condamine et la place du Palais est aussi une idée extraordin­aire. Tout comme l’ascenseur qui relierait la place du marché à Monaco-Ville.

Et à plus court terme ?

Il faut relancer les salons, congrès, manifestat­ions et événements. On avait, par exemple, les feux d’artifice. Le gouverneme­nt travaille sur une journée vélo, en partenaria­t avec les commerces. Un spectacle de sons et lumières à Monaco-Ville serait fantastiqu­e avec l’histoire de nos princes projetée sur le Palais princier. Il faut relancer la machine, imaginer d’autres choses. On va s’en sortir !

Le virage numérique est-il indispensa­ble pour tirer son épingle du jeu ?

Frédéric Genta [délégué interminis­tériel chargé de la transition numérique] a fait un gros travail dessus. Aujourd’hui, les commerçant­s peuvent aller sûr, pratiqueme­nt, toutes les plateforme­s de vente en ligne. Ce qui permet de développer les vente, de rentrer de la TVA. Le gouverneme­nt a fait des efforts avec le Fond bleu pour que les commerçant­s amorcent une transition en changeant leur système informatiq­ue, en créant des sites internet. Tout cela est positif. C’est indispensa­ble et même obligatoir­e. Cela fait partie de l’avenir. Vivre sans, c’est revenir en arrière.

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Personne n’a mis la clef sous la porte ”

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(Photo Cyril Dodergny) Alexandre Pasta, président de l’Union des commerçant­s et artisans de Monaco.

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