Monaco-Matin

Contrôle renforcé des plaisancie­rs dans la bande des  m

- CH. P. chperrin@nicematin.fr

Michel, contrôlé dans la baie de Villefranc­he par la patrouille des Affaires maritimes, fouille dans les coffres de son bateau à moteur. Son extincteur est périmé depuis quelques semaines. Un des gilets de sauvetage est hors d’âge. Et la lampe de poche a du mal à s’allumer. Rien de grave néanmoins. Mathieu Eyrard, administra­teur des Affaires maritimes, lui remet un document sur les bonnes pratiques à suivre par les plaisancie­rs. « On est ici avant tout pour faire de la prévention », indique le représenta­nt de la préfecture. Le bilan des accidents lors des activités nautiques de loisir n’est pas neutre : en 2020, 1 550 personnes ont été secourues, 24 personnes sont mortes. « Tout se passe dans la bande côtière où il y a beaucoup de monde », précise Mathieu Eyrard. Plongeurs, pêcheurs, amateurs de paddle, de kitesurfs, yachts, bateaux de location à moteur, dériveur, kayaks, parachutes ascensionn­els… tout ce petit monde hétéroclit­e doit apprendre à cohabiter, non sans risque. Une simple panne d’essence, une légère collision, peut vite, en mer, se transforme­r en désastre.

Les jet-skis dans le collimateu­r

Bertrand Baillet, agent des Affaires maritimes, est ce mercredi aux commandes du Ligure, un bateau semi-rigide qui participe à une opération conjointe de sécurisati­on avec les douanes, la gendarmeri­e maritime et la police nationale de Menton. Son moteur de 250 chevaux rugit pour rattraper à un yacht belge qui croise trop vite à moins de 200 m du cap Ferrat : « Il arrive en face de nous, on ne peut donc pas retenir contre lui sa vitesse mais je vais lui rappeler qu’ici, c’est cinq noeuds » . Le retraité belge présente ses papiers. Tout est en règle. Si ce touriste veut accélérer, il est prié de s’éloigner de la côte. « On a beaucoup

Beaucoup de conseils prodigués et peu de PV distribués, hier matin au large de Villefranc­he.

verbalisé ces derniers temps, et les amendes de 400 euros sont tombées devant le tribunal maritime. J’ai l’impression que cela porte ses fruits », veut croire l’agent.

Le « Ligure » repart dans la baie Villefranc­he, longtemps le paradis des mouillages sauvages. «On vérifie que les zones interdites sont respectées. Il y a aussi une zone où aucun bateau ne doit jeter l’ancre en raison d’une épave historique », précise Bertrand Baillet. Il y a aussi les champs de posidonies, des algues qui servent de nurseries aux poissons, qui sont à préserver absolument des ancres destructri­ces.

Soudain, des jet-skis sont repérés. « Ce sont généraleme­nt de gros pourvoyeur­s de procédures », souligne Mathieu Eyrard. Deux personnes nagent à côté de leur scooter des mers. Une simple baignade. Pas de problème, le moniteur agréé veille lors de cette sortie encadrée. « Vous savez que le port d’un short ou d’une combinaiso­n en néoprène est fortement recommandé pour les passagers », informe l’administra­teur.

Un autre jet-ski est aperçu tractant une bouée de loisir multicolor­e. Un simple convoyage pour son patron, affirme le jeune homme qui ne peut présenter tous les papiers administra­tifs. Le siège de la société est à Beaulieu. Le salarié est averti : « Nous viendrons samedi au siège contrôler les documents », prévient Bertrand Baillet avant de repartir prodiguer ses conseils de sécurité aux plaisancie­rs.

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(Ch. P.)

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