Fédération du PS : qui succédera à Xavier Garcia ?
Le patron des socialistes azuréens abandonnera officiellement ses fonctions fin août. Son successeur, élu fin septembre, devra redonner une cohésion à un groupe divisé et déboussolé.
E «n 2015, au soir du premier tour des régionales, on pouvait se permettre de retirer notre liste pour faire barrage au RN. Aujourd’hui, c’est de l’euthanasie ! Comment allez-vous expliquer aux électeurs, la prochaine fois, qu’il faut voter pour vous ? Moi, je ne sais pas faire… »
Un aveu d’impuissance qui sonne comme un constat d’échec. Xavier Garcia, premier secrétaire fédéral du PS 06 depuis décembre 2014, rendra ses galons fin août [nos éditions du 20 juillet]. Qui pour lui succéder ? Le patron des socialistes azuréens glisse deux noms : Raphaël Galmiche et Frédéric Pellegrinetti.
Le premier, âgé de 34 ans, est une figure montante du parti. Actuel bras droit de Garcia, prof de maths au collège Maurice-Jaubert à l’Ariane, il ne rejette pas l’idée de briguer la direction départementale. Mais « pas à n’importe quelles conditions », insiste-t-il.
« Nous nous sommes sabordés pour rien ! »
Remonté, le Niçois annonce la couleur : « Si l’on me confie ce mandat, je veux avoir les coudées franches aux prochaines élections, sans avoir à organiser systématiquement un front républicain. »
Raphaël Galmiche réclame également les « moyens financiers » que la direction nationale du parti a supprimés. « Avant, nous recevions une péréquation de quelques milliers d’euros. Désormais, plus rien ! On nous demande de vivre avec les rétrocessions de nos élus. Sauf qu’on nous empêche d’en avoir ! Ici, c’est une terre de mission. On se sent laissés de côté. »
L’homme se dit « choqué » par l’attitude des dirigeants nationaux du PS qui « font de la communication et soignent leur image ». Comme Xavier Garcia, l’enseignant estime que les dés étaient pipés dès le départ : « Le choix de retirer notre liste, aux régionales, était acté avant qu’un seul bulletin soit déposé dans l’urne ! »
Pour lui, les résultats de ce premier round « montraient que les sondages n’étaient pas fiables. L’exemple de la Région Grand Est en 2015 aurait dû éclairer nos responsables nationaux : le Rassemblement
(1) national n’avait aucune chance de gagner. Nous nous sommes sabordés pour rien ! »
Le numéro 2 de la fédération se dit « tout à fait prêt » à soutenir un autre candidat, soulignant à son tour les « grandes qualités » de Frédéric Pellegrinetti.
Ce dernier, à la tête de la section de Menton, se donne « le temps de la réflexion. » Le quinquagénaire sourit : «Je ne suis pas demandeur. La séquence des régionales a été difficile à vivre. J’ai besoin de prendre un peu de recul. On se retrouvera fin août. »
Fouzia Ayoub « en réflexion »
C’est à la rentrée, également, que d’autres prétendants pourraient sortir du bois. Le nom de Patrick
Allemand, qui fut le prédécesseur de Xavier Garcia pendant quatorze ans, revient avec insistance. L’ancien premier vice-président du conseil régional refuse d’évoquer cette possibilité… sans toutefois la réfuter. « C’est totalement prématuré », botte-t-il en touche. En interne, l’hypothèse de son retour fait grincer des dents. Certains suggèrent qu’il pourrait encourager une proche à reprendre le flambeau : Fouzia Ayoub. La secrétaire de la section Nice Rive Gauche, âgée de 49 ans, confirme être « en réflexion ».
« Si je décide de me présenter, ce sera pour rendre la parole aux militants qui en ont été privés, explique-t-elle. Moi ou une autre, dans tous les cas, je souhaite que le prochain patron du PS dans les Alpes-Maritimes soit une femme ! » Celui-ci – ou celle-là – sera élu (e) après le 79e Congrès du Parti socialiste organisé les 18 et 19 septembre à Villeurbanne. Patrick Allemand et Fouzia Ayoub soutiennent la motion portée par Hélène Geoffroy ; Raphaël Galmiche et Frédéric Pellegrinetti, comme Xavier Garcia, défendent celle présentée par Olivier Faure.
Un « duel démocratique », à un jet de pierre de la capitale des Gaules, qui pourrait se répercuter jusqu’à la Côte d’Azur.
1. Le candidat LR est arrivé largement en tête au second tour (48,40 %), devant le RN (36,08 %), malgré le maintien de la liste PS (15,51 %).