Monaco-Matin

Claude Bègue a pris le large

- V. G. vgeorges@nicematin.fr

Un modèle pour tous les journalist­es. Claude Bègue, alias « Christian Balbus », le pseudo qu’il s’était attribué en tant que journalist­e au

Provençal puis à Var-matin pendant 37 ans, vient de nous quitter après s’être battu pendant 7 ans contre le cancer. Né à Toulon en juin 1941, c’est à Saint-Raphaël qu’il a jeté l’ancre et fondé une famille. Il s’en est allé mardi, chez lui, entouré des siens.

Hier, nombre de ceux qui ont travaillé à ses côtés avaient tous une qualité à relever, une anecdote à raconter. « L’informatio­n était sa priorité, se souvient Jean-Pierre Bonicco, ancien faitdivers­ier de Toulon. C’était un meneur d’hommes, il avait une autorité naturelle et en même temps, il était proche de ses équipes. Claude Bègue était un esprit caustique, il avait un incroyable sens de l’humour. »

« Exigeant, honnête, et très humain »

« La première chose qui me vient à l’esprit, c’est celle d’un grand journalist­e, respectueu­x de l’éthique de la profession, dit Carola Czernecki, du service digital à Draguignan. Il m’impression­nait, je l’ai toujours vouvoyé, idem de son côté. C’était LE chef d’agence, celui qui ne laissait rien passer, et à qui on ne pouvait rien refuser. Exigeant, il était honnête et aussi très humain. »

« Rigueur, loyauté, indépendan­ce, il n’avait peur de personne. Il m’a tout appris. Il avait surtout et aussi un sens de l’amitié qu’il ne mélangeait pas avec le travail », souligne Christophe Chavignaud, un ancien photograph­e sur le front duquel il avait collé une photo, qu’il jugeait ratée, en lui disant « ça, tu ne le refais plus ! » « Quand les puissants dépliaient Var-Matin, ils filaient directemen­t page 5. En haut, à droite, Claude Bègue – pseudo Balbus – signait un billet où il alignait tout ce que la classe politique comptait de grincheux et de pissefroid », souligne encore Claude Ardid, ancien chef d’agence et reporter. En interne, c’était aussi un syndicalis­te acharné, leader du SNJ pendant des années. « Son engagement syndical était à l’image de son engagement profession­nel, entier et sans concession », ajoute encore Karine Michel.

La mer, sa deuxième passion

Outre l’informatio­n, la mer était sa deuxième passion. Lorsqu’il travaillai­t encore, il embarquait sur son voilier amarré au port de Saint-Raphaël, ses copains, comme le regretté Jacques Ducord, pour des traversées jusqu’en Corse, en Italie ou en Grèce. Dégagé de ses obligation­s profession­nelles, en 1997, il a mis à profit ce temps libre pour voguer en Méditerran­ée jusqu’à plus soif, jusqu’au dernier moment. « Heureux qui comme Ulysse a profité au maximum d’une retraite bien méritée sur son bateau. Pour son dernier anniversai­re, à 80 ans, il naviguait encore en juin. C’était un bonheur pour lui d’être sur le ponton. Mais la maladie l’a emporté. Va où le vent te mène, va… » confie, effondrée, Paula Bègue, sa complice depuis 61 ans. Les obsèques de notre regretté confrère auront lieu samedi matin à 11 heures au cimetière de l’Aspé à Saint-Raphaël.

 ?? (Photo DR) ?? Journalist­e avec un grand J, Claude Bègue, alias Christian Balbus, était un marin accompli et un amoureux de la mer.
(Photo DR) Journalist­e avec un grand J, Claude Bègue, alias Christian Balbus, était un marin accompli et un amoureux de la mer.

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