Monaco-Matin

Présidenti­elle : Xavier Bertrand « dialogue » mais ne cède rien

Le candidat à la présidenti­elle a rencontré hier matin les responsabl­es de LR. Le président des Hauts-de-France admet que l’union est nécessaire... mais veut la faire autour de sa personne.

- LIONEL PAOLI lpaoli@nicematin.fr

Moins de vingt-quatre heures après avoir reçu cinq candidats potentiels à la présidenti­elle (1), les trois « sages » de LR se sont entretenus hier avec Xavier Bertrand.

Le président de la région Hauts-deFrance, qui a annoncé son intention de briguer l’Élysée sans passer par la case primaire, a rencontré le patron des Républicai­ns Christian Jacob, le président du Sénat Gérard Larcher et le maire d’Antibes Jean Leonetti.

Une réunion « importante et constructi­ve », selon le communiqué publié hier par le parti. « L’ensemble des participan­ts ont convenu que le rassemblem­ent était la seule voie pour la victoire. ».

« Le dialogue va se poursuivre durant l’été [...] pour rechercher la solution la plus consensuel­le possible et poser les bases d’un projet partagé », précise le texte. Les participan­ts sont convenus de se retrouver « début septembre. » Sur Twitter, Xavier Bertrand a employé quasiment les mêmes mots pour évoquer une réunion « importante, en confiance et constructi­ve ».

Dans les faits, une situation figée

Cette ouverture au dialogue était la seule avancée espérée par les organisate­urs. Dans les faits, la situation semble figée, entre d’un côté, cinq prétendant­s prêts à passer sous les fourches caudines d’une primaire qui ne dit pas son nom, et un sixième qui ne conçoit le rassemblem­ent qu’autour de sa propre personne.

Chargé d’une mission sur le « processus de rassemblem­ent » des candidats potentiels, Jean Leonetti admettait avant-hier que « si l’hypothèse d’un consensus autour d’une candidatur­e unique n’est pas encore écartée, elle semble de moins en moins probable ». Faute d’accord, le Congrès de LR devrait formaliser le 25 septembre les conditions d’un « processus de départage » qui ne fait pas l’unanimité en interne… et qui, en tout état de cause, ne réglera pas le cas Bertrand.

« Malgré son talent et sa déterminat­ion, il ne pourra pas gagner seul », siffle le maire d’Antibes. Tandis que le président des Républicai­ns prévient : « La victoire est à portée de main, [mais] nos électeurs ne nous pardonnera­ient pas la division ».

Éviter un remake funeste de 

Les prochaines enquêtes d’opinion seront scrutées à la loupe. Parmi les candidats de la droite et du centre, Xavier Bertrand semble pour l’instant le mieux placé avec 18 % des intentions de vote, selon le sondage Ifop-Fiducial pour LCI et Le Figaro publié le 4 juillet. Valérie Pécresse plafonne à 14 %, Laurent Wauquiez à 13 %. Loin derrière Marine Le Pen (26 %) et Emmanuel Macron (24 %).

Si Xavier Bertrand décolle au-delà de 20 %, il est peu probable qu’il accepte de passer son tour. Il reste deux mois aux différents protagonis­tes pour tenter d’éviter un remake calamiteux de la présidenti­elle de 2017 (2). Un bis repetita qui pourrait sonner le glas du parti.

1. Michel Barnier, Philippe Juvin, Valérie Pécresse, Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez.

2. François Fillon, investi par LR à l’issue d’une primaire et longtemps donné favori, avait été balayé dès le premier tour de la présidenti­elle.

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(Photo doc François Vignola) Parmi les candidats de la droite et du centre, Xavier Bertrand semble pour l’instant le mieux placé avec  % des intentions de vote.

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