Monaco-Matin

Trois morts lors de protestati­ons contre le manque d’eau en Iran

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Au moins trois personnes ont été tuées, dont un policier, au Khouzestan, a rapporté hier l’agence officielle Irna, dans un contexte de tensions dans cette province du sud-ouest de l’Iran frappée par une pénurie d’eau. Le Khouzestan, qui abrite les principaux gisements de pétrole iraniens, est frappé depuis fin mars par une sécheresse à l’origine de manifestat­ions dans plusieurs villes depuis la semaine dernière. Le « peuple courageux » du Khouzestan, province dévastée par la guerre entre l’Iran et l’Irak (1980-1988), «veutde l’eau, c’est tout », a écrit mardi un journal réformateu­r. Ces derniers jours, des médias émettant en persan depuis l’étranger ont parlé de manifestat­ions réprimées par les forces de l’ordre, alors que les médias iraniens se montraient dans un premier temps plutôt silencieux sur le sujet. Le Khouzestan abrite une importante minorité arabe. La population se plaint régulièrem­ent d’être laissée pour compte par les autorités. La province avait été l’un des points chauds de la vague de contestati­on – violemment réprimée – contre le pouvoir en novembre 2019.

Berceau de la civilisati­on Élamite

Pays aride, l’Iran connaît une sécheresse chronique depuis plusieurs années. Depuis le début du mois, de nombreuses villes du pays sont soumises à des coupures d’électricit­é fréquentes, résultat, selon le gouverneme­nt, d’une sécheresse d’une ampleur sans précédent depuis 11 ans ayant fortement affecté les lacs de retenue des barrages hydroélect­riques du pays. Jadis très fertile (elle fut le berceau de la civilisati­on Élamite, qui connut son apogée au deuxième millénaire avant Jésus-Christ), la plaine du Khouzestan est régulièrem­ent frappée par la sécheresse et par des tempêtes de sable venues d’Irak ou de la péninsule Arabique, phénomènes qui prennent de l’ampleur depuis plus d’une quinzaine d’années.

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