Monaco-Matin

Fabien Onteniente : « Un mec extraordin­aire »

- FRANCK LECLERC

Le réalisateu­r de Jet-Set et de la saga Camping aura un regret éternel. Celui de n’avoir pu faire tourner Jean-Paul Belmondo dans ce qui aurait pu être son dernier film. Ce long-métrage avait pour nom Le coup du chapeau. Où Belmondo, dans son propre rôle, aurait tourné en 2019 sur toute la Côte, de Marseille à Monaco. Le financemen­t était quasi bouclé. L’acteur avait passé sa visite médicale et était autorisé à travailler six heures par jour. « La Région Sud participai­t, Paris aussi, Christian Estrosi et Valérie Pécresse soutenaien­t le projet, il ne manquait donc presque rien. Sur un budget de 4,2 millions, nous avions 3,3 millions. Mais nous n’avons jamais trouvé la différence ! » Pourquoi ? Parce que des financeurs avaient « la crainte de le voir parler comme à la cérémonie des César ». Ignominie ? « C’est une histoire horrible. Un des drames de ma vie. »

« C’était très joyeux »

Dans ce film, l’acteur réunissait ses enfants, qu’il n’avait pas eu beaucoup le temps de voir, pour «un voyage en Belmondie ». Enfants qu’auraient incarnés « le pote » Antoine Duléry et Benjamin Biolay, venus délivrer ce vieil acteur de l’hospice où il croupissai­t. Entre la réalité et beaucoup de fiction, ce Coup du chapeau, motivé par les retrouvail­les avec une certaine Zaza Napoli n’existant pas, ne sera donc jamais sur les écrans. Les repérages étaient faits, les essais costumes aussi, et tout a capoté.

« C’était un mec extraordin­aire, ce Belmondo ! » insiste Fabien Onteniente : « Que ce soit les enfants ou les petits-enfants, tout le monde était bien élevé, tout cela respirait le soleil et la joie de vivre ». Il n’oubliera pas les « cantines de Paris », au côté du clan. Et d’égrener les bonnes adresses : Lily Wang, la brasserie Lipp, Chez René ou Le Café de l’Alma. « C’était très joyeux, Charles Gérard était toujours là, parfois Robert Hossein, ce qui me donnait l’occasion de rencontrer ou de revoir tous ces gens que j’avais admirés quand j’étais jeune. »

De la carrière de Belmondo, ce qu’il retiendra en premier lieu, ce sont les comédies populaires. Façon Le Marginal ou L’As des as. « J’avais vu les Godard ou les Melville, mais j’aimais bien quand il nous faisait rire. » Et sa vraie gentilless­e. «Cequim’a marqué, c’est qu’il était très, très, très reconnaiss­ant du public. Il ne refusait jamais un autographe. Même fatigué, tous les jours, il posait pour des photos. Je peux dire que j’ai connu, après, des acteurs qui ne se prêtent pas à ce jeu-là. Lui savait dire merci à ce public qui l’avait aimé. »

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