Danièle Thompson : « Très pur et chaleureux »
La réalisatrice de La Bûche et de Fauteuils d’orchestre a connu Belmondo par son père, Gérard Oury, lors d’un tournage au Havre : Le Cerveau.
Souvenir exceptionnel : « J’étais allée passer quelques jours sur le plateau et je me rappelle ce jour, sur le quai, dans la scène où la voiture se coupe en deux. Il était là, Ursula Andress avec lui, c’était l’époque où ils vivaient ensemble, ils étaient tous les deux magnifiques. Nous étions en 1968, c’était un peu miraculeux, les événements avaient bousculé le planning et c’était l’été. Ce que je revois, c’est le bonheur qui transpirait de ces deux hommes à être ensemble. »
Ce lien entre Gérard Oury et Belmondo ne s’est jamais étiolé. « Il est resté très proche de mon père quand celui-ci a commencé à ne plus aller très bien. C’est même lui qui a lu son discours devant l’Académie française puisque mon père perdait alors la vue ; une cérémonie très émouvante. » Danièle Thompson a eu le plaisir de recevoir la visite de Belmondo lors de la projection en avant-première de son dernier film. Cézanne et moi. Il y a cinq ans. «Je me souviens que Guillaume Canet et Guillaume Gallienne avaient été tellement bouleversés, c’était pour eux un merveilleux cadeau de voir Jean-Paul. »
Elle l’a revu à l’Élysée, le jour où Emmanuel Macron l’a décoré. « Son grand, grand ami, c’était mon père. Moi, j’étais la fille de mon père », dit-elle en souriant. Ce qu’elle retient, c’est cet « homme à hommes », un homme qui chérissait «la compagnie de très belles femmes » mais qui aimait la compagnie des hommes : « Une complicité de mecs, je sais que cela fait un peu macho de dire les choses ainsi, aujourd’hui, mais c’est aussi, je crois, ce qui fait que beaucoup de Français se retrouvent en lui. Quelque chose de très pur, de très tendre et chaleureux. Ce qui était ce que Jean-Paul dégageait dans la vie, et non pas seulement au cinéma. »