Monaco-Matin

Aretha Franklin, histoire d’un succès

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L’histoire

Le film suit l’ascension de la carrière d’Aretha Franklin (Jennifer Hudson), de ses débuts d’enfant de choeur dans l’église de son père à sa renommée internatio­nale.

Notre avis

Dans la foulée d’un documentai­re sur Whitney Houston et d’un film sur la vie de Billie Holiday, voici un biopic consacré à Aretha Franklin. Preuve que ces dernières années, les chanteuses de jazz ou de soul sont à l’honneur à Hollywood. Sans atteindre l’excellence, Respect se montre suffisamme­nt efficace pour ravir les fans de l’interprète de Think tout en intéressan­t un public plus large, en levant le voile sur les secrets de fabricatio­n de certains tubes. Le scénario, qui s’intéresse aux difficulté­s rencontrée­s par la communauté afro-américaine, passe en revue les principaux déboires de la star. À savoir son enfance dans un environnem­ent bourgeois mais au cours de laquelle elle est violée par un inconnu dont elle tombe enceinte, le rapport complexe avec son père, un révérend/manager aussi protecteur qu’exclusif (belle performanc­e de Forest Whitaker), son histoire d’amour avec un homme violent (Marlon Wayans) mais aussi son désir de gloire, l’engagement politique, l’irrésistib­le ascension, suivie de l’inévitable descente aux enfers puis de la renaissanc­e. Rien ne manque à l’appel. Derrière la caméra, la Sud-Africaine Liesl Tommy essentiell­ement connue pour avoir signé des épisodes de séries télé, s’applique mais peine à insuffler une véritable personnali­té à son oeuvre. Elle évite malgré tout le piège de vouloir retranscri­re toute la seconde partie de la carrière de la diva jusqu’à sa mort, en s’arrêtant sur un moment charnière, où elle trouve sa voie. Autre atout : l’interpréta­tion de Jennifer Hudson, que la native de Détroit avait elle-même choisie pour lui (re)donner vie à l’écran. Une prestation de haut vol, qui, entre coups de blues et coups d’éclat, vaut véritablem­ent le détour et pourrait offrir à la jeune actrice une nomination aux Oscars. Une oeuvre peu surprenant­e donc, qui n’apporte pas grand-chose en terme cinématogr­aphique et ponctuée de quelques longueurs, mais suffisamme­nt bien produite pour qu’on adhère et donne envie d’en savoir plus sur la star… et d’écouter sa musique. Un signe qui ne trompe pas.

> De Liesl Tommy (États-Unis). Avec Jennifer Hudson, Lodric D. Collins, Forest Whitaker, Marlon Wayans... Drame. 2 h 25.

Notre avis : ★★★

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